Apprendre à identifier mes besoins – le bilan

Vous est-il arrivé de passer une semaine éprouvante ? Ces moments de la vie qui donnent l’impression d’être malmené, chahuté, bouleversé par les évènements ? Des journées qui amènent à se sentir tour à tour plein d’espoir et sidéré par la peine, énergique puis pliant sous une fatigue harassante, empli de chaleur humaine puis envahi du sentiment d’être totalement esseulé ? Je ne sais pas si ces moments de vie sont les meilleurs ou les pires pour apprendre à identifier nos besoins mais je pars du principe qu’il faut faire avec ce que l’on a et avec qui l’on est. Ainsi cette semaine fut une expérience chargée en émotions … et en besoins.

Dans cet article bilan de la semaine 8, pour apprendre à identifier nos besoins, je vous propose quelques notions complémentaires liées cette expérimentation.

penser

Sur la piste des besoins

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse lorsque l’on cherche à identifier un besoin derrière un sentiment, en effet la seule vérité est la nôtre. Parfois, il peut être difficile de trouver le besoin qui est lié à l’émotion. D’autre fois celui-ci s’impose à nous. Le besoin peut être plus ou moins accessible selon notre lien à l’émotion ou au sentiment, selon les stratégies que l’on utilise face à notre émotion et selon le contexte dans lequel on se trouve.

L’éducation des émotions et des besoins

Le besoin peut être enfoui derrière un sentiment « racket » ou « parasite ». L’émotion racket est une émotion apprise. C’est une émotion qui était « acceptable » pour notre environnement d’enfant et qui remplace une émotion inacceptable qui n’était pas admise dans la famille.

Par exemple, certaines familles ne peuvent accepter les pleurs d’un enfant (pour des raisons qui leur appartiennent et qui s’expliquent par leur histoire) toutefois les colères sont bien vécues et valorisées par l’entourage. Dans le processus du « racket », l’enfant va recevoir ce message et aura tendance à apprendre à remplacer les pleurs liés à sa tristesse par des manifestations de colères.

Cette stratégie apprise dans l’enfance crée de la confusion. Elle cache l’émotion première et donc le besoin qui l’anime. Ainsi selon  notre éducation nous avons peut être mis en place des stratégies différentes pour satisfaire nos besoins. Elle peut parfois être ancrée si profondément qu‘elle devient inconsciente. Parfois il est nécessaire d’être accompagné par un thérapeute pour pouvoir y accéder sereinement. En effet le « racket » touche souvent à des éléments sensibles de notre passé et peut faire émerger de douloureux souvenirs.

réflexion

Les indices pour identifier un besoin

Comment savoir si le besoin trouvé derrière le sentiment est le bon ? En principe lorsque votre besoin est satisfait, un apaisement apparaît suivi d’un retour à un état émotionnellement neutre ou agréable. Si notre sentiment désagréable indiquant un besoin insatisfait n’est pas apaisé, plusieurs explications sont possibles. Voici les deux plus courantes:

  • le besoin que vous aviez identifié en cache sans doute un autre,
  • la manière de combler votre besoin n’était pas suffisante voir inadaptée.
Les lecteurs de cet article ont également lu :  Savoir dire non - le bilan

Ce qui peut également empêcher de percevoir nos besoins:

  • Incriminer quelqu’un d’autre d’être à l’origine de votre sentiment désagréable: Cette réaction est due à notre manque de connaissance sur le fonctionnement des besoins. Malheureusement, pointer les défaillances des autres plutôt que d’observer les faits provoquant nos sentiments sont à l’origine de nombreux conflits et d’une coupure envers nous-même. Rejeter la fautes sur les autres est souvent une façon d’exprimer de manière détournée nos propres besoins non satisfaits.
  • La démarche de rechercher les besoins à l’origine de nos sentiments peut faire peur : Notamment pour les personnes qui ont l’habitude d’être tourné davantage vers les autres. Cette habitude se fait  au détriment de leurs propres besoins. Ces personnes ont pris l’habitude d’ignorer leurs besoins, de ne pas s’écouter. Ainsi, ils peuvent avoir peur d’être jugés au moment de les révéler aux autres.

Qu’avons nous à y gagner ?

« Si nous n’accordons pas de valeur à nos besoins, les autres ne leur en accorderont peut être pas d’avantage. »

Comme l’explique cette citation de M. B. Rosenberg dans son ouvrage « les mots sont des fenêtres, où des murs », la valeur que l’on accorde à nos besoins impacte leur satisfaction potentielle.

idée

En effet, lorsque la satisfaction de nos besoins est en partie fonction de notre environnement (demande de calme auprès de son entourage, par exemple), la reconnaissance de ces derniers est nécessaire. Ensuite, afin que nous ayons plus de chance qu’ils soient satisfait, nous devons pouvoir les exprimer librement. Enfin, pour qu’ils soient entendus à leur juste valeur, la manière de les exprimer (avec légitimité, de manière effacée, avec aplomb ou en larmoyant) influencera la façon dont ils seront entendus par l’autre.

De mon côté j’ai pu ainsi répondre, tour à tour, à de nombreux besoins cette semaine. Le besoin de calme, de proximité, de connexion, de sécurité, de sommeil, d’amour, d’acceptation, de chaleur humaine, de célébrer le deuil des êtres chers, et de délicatesse … pour n’en citer que quelques-uns.

Questions que vous pourriez vous poser

  • Est ce qu’il existe un moment où tous nos besoins sont satisfaits entièrement ?

Combler un besoin en priorité va en faire attendre un autre. Nous sommes donc toujours en recherche d’équilibre. « Pour chaque être humain, à tout moment, au moins deux besoins particuliers sont activés : l’un satisfait et l’autre insatisfait » Jean Philippe Faure (2003).

  • Certains sentiments sont-ils toujours liés aux même besoins ?

Chaque besoin peut être à l’origine de beaucoup de sentiments différents. Cela dépend de la personne propre (de son histoire, de sa sensibilité, …), du contexte (évènements, préalables, …) et de son entourage. Ainsi une multitude de sentiment peut provenir d’un même besoin selon le moment et la personne qui le vit.

Par ailleurs, on peut identifier de manière récurrente, derrière certaines émotions de bases, des besoins de bases:

Derrière la colère un besoin d’écoute, de reconnaissance, de limites, un besoin d’expression ou le besoin de se sentir exister.

Dans la tristesse un besoin de partage ou de contact avec les autres, de réconfort. On trouve aussi un besoin d’être seul.

Les lecteurs de cet article ont également lu :  Les pouvoirs ressourçant de l'altruisme

Avec la joie un besoin de partage.

Pour la peur on trouve souvent le besoin de sécurité, de stabilité ou de protection.

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Pour aller plus loin …

Si l’exercice vous a plu, je vous propose de lire « les mots sont des fenêtres ou bien ceux sont des murs » de Marshall B. Rosenberg.  Je vous en avais parlé dans l’article « 3 livres qui ont changé ma vie » que vous trouverez ici. Ce livre vous permettra d’approfondir votre technique.

Dans un prochain article, je vous proposerai d’expérimenter la bienveillance que l’on peut s’octroyer, après avoir pu identifier vos besoins.

Merci pour votre attention et vos commentaires nombreux !

A très bientôt

Ressources“Les mots sont des fenêtres, où bien se sont des murs” par Marshall B. Rosenberg. “La communication non violente au quotidien” par le même auteur.

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2 Replies to “Apprendre à identifier mes besoins – le bilan”

  1. Merci Alicia,
    La recherche de nos besoins n’est pas toujours simple et les questions que tu propose peuvent aider grandement.
    j’ai bien aimé la phrase de M. Rosenberg… « Si nous n’accordons pas de valeur à nos besoins, les autres ne leur en accorderont peut être pas d’avantage.  »
    Très vrai et adapté.
    Je vais la réutiliser à l’occasion, merci
    bien à toi

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