Connaître le besoin de sécurité

Nous avions vu dans un article précédent, de la rubrique « les besoins en bref », les spécificités du besoin de protection et la différence avec le besoin de sécurité. Aujourd’hui je vous propose de comprendre les enjeux et l’importance de ce dernier.

J’ai recueilli ci-dessous les points clés pour se familiariser avec les ressentis du besoin de sécurité et ce qui le rend important dans la fatigue émotionnelle.

Nous pourrons ensuite prendre le temps d’échanger sur la place qu’il occupe pour vous dans les accompagnements en ligne.

Table des matières

Besoin de sécurité, pourquoi y veiller ?

Le besoin de sécurité est défini comme un « état d’esprit confiant et tranquille d’une personne qui se croit, se sent à l’abri du danger ». On parle donc de « Sentiment de sécurité » qui résulte de l’absence (réelle ou non) de danger.

À l’intérieur du besoin de sécurité, les psychologues peuvent distinguer deux sphères de sécurité:

  • La sécurité affective qui touche aux affects donc à notre vie émotionnelle;
  • Et la sécurité matérielle regroupant les facteurs de sécurité externe à l’individu.

Il n’y a pas de clivage entre ces deux sphères. Les distinguer permet simplement de comprendre deux aspects du même besoin comme je vous le propose maintenant:

le besoin de sécurité

Sécurité affective

Ce sentiment est crucial dés le début de la vie car c’est grâce à lui que l’enfant qui vient de naître va pouvoir s’ouvrir à l’autre et explorer le monde. La sécurité affective est le terreau sur lequel nous construisons les bases de notre relation à la vie. Elle est satisfaite par la relation d’attachement qui se crée avec nos parents (ou à ceux qui jouent ce rôle pour nous accompagner dès nos premiers jours).

Comme nous l’avions vu dans cet article dédié, la sécurité affective est d’abord vécue par la réassurance apportée par notre environnement. Stabilité des repères, réponses adaptées à nos besoins, fiabilité de la relation, confiance, régularité et disponibilité font partie des qualités qui permettent de vivre la sécurité affective. Ensuite seulement nous serons capable de la vivre intérieurement.

Durant l’enfance, si l’environnement est défaillant ou qu’il ne nous offre pas de sécurité affective de qualité, de nombreux impacts peuvent affecter notre développement psychique et physique. Ressentir la sécurité affective est donc fonction de nos premiers ressentis.

Parfois un travail thérapeutique et des expériences de vie ultérieurs « sécurisants » peuvent être bénéfiques pour « réparer » une sécurité affective fragilisée.

Sécurité materielle

La sécurité matérielle englobe tous les autres éléments ne faisant pas partie de la sécurité affective. Elle peut être vécue différemment d’un individu à l’autre et chacun présente des stratégies bien spécifiques pour y répondre.

Généralement lorsqu’on parle de sécurité matérielle on pense à la possibilité:

  • d’avoir un toit pour se loger (ce qui nous rapproche du besoin d’abri),
  • de vivre dans un environnement présentant des dispositifs de protection (règles de vie, protection civile, droits fondamentaux, système qui permettent de repérer les menaces potentielles, service de santé, …),
  • d’avoir un moyen de subsistance (alimentation, argent, troc, …),
  • et pour certain, de pouvoir compter sur une communauté, un groupe d’appartenance, etc…

Il faut noter que le ressenti de sécurité, même s’il fait l’objet de recherches et de réponses matérielles adaptées, va être influencer par notre capacité à vivre notre sécurité interne … ainsi l’efficacité des stratégies matérielles sont fonction de notre sécurité affective.

Le besoin de sécurité vis à vis de la fatigue émotionnelle

Qu’est ce que le besoin de sécurité peut avoir comme enjeux sur notre fatigue ? Je peux vous partager un début de réflexion, toutefois celui-ci va dépendre de votre singularité d’être humain.

Les études montrent que la fatigue émotionnelle et l’épuisement ont un impact sur nos capacités à réguler nos alarmes internes. Je parle là des alarmes de notre cerveau qui nous servent à nous prémunir du danger (l’amygdale notamment) en fonction de ce que nos sens perçoivent (vue, odorat, ouïe, toucher, goût).

C’est grâce à ces alarmes que nous assurons notre survie. Il se trouve que le système en question est celui du stress (le bon stress qui nous aide à fuir ou à se défendre quand il le faut). Malheureusement ce système est épuisé par la suractivation quotidienne qui est à l’origine de nombreux épuisements (stress chronique, notamment le Burnout).

Ainsi nous sommes moins enclins à pouvoir nous apporter protection et nous pouvons alors avoir le ressenti d’être démuni ou vulnérable.

D’autre part nos capacités cognitives sont également altérées par l’épuisement et peuvent nous faire obstacle lorsque l’on souhaite se protéger (ralentissement, difficulté à planifier ou à anticiper, etc.). Cela peut engendrer chez nous un sentiment d’impuissance ou d’incapacité plutôt que de sécurité.

D’autres impacts plus spécifiques à notre histoire de vie, et notamment sur la construction de notre estime de soi, agissent sur ce sentiment de sécurité.

Deux illustrations pour conscientiser le besoin de sécurité

Les cartes des besoins m’aident à la fois à prendre conscience de mes besoins mais aussi à m’entrainer à les écouter. Ainsi j’utilise deux set de cartes.

Celle de Léti Gribouille du blog Apprentie Girafe et les cartes de Communication Bienveillante éditée par Human Matters. Voici les cartes ci-dessous qui m’aide pour ce besoin de sécurité:

carte besoin de sécurité
cartes Cnv sécurité

Observez comment vous vivez ce besoin

Il est important de pouvoir observer nos ressentis corporels afin de mieux identifier le moment où notre besoin de sécurité est satisfait ou non.

Essayez de vous rappeler une situation ou vous vous êtes pleinement senti en sécurité. En vous concentrant sur ce souvenir vous pourrez ressentir dans votre corps les mouvements de l’émotion agréable de ce besoin satisfait.

Ensuite pour apprendre à mieux répondre à ce besoin, il est aussi important de sensibiliser notre esprit et notre corps à retrouver les signaux d’un besoin de sécurité non nourri.

Pour ce faire, à l’inverse du premier exercice, vous pouvez vous rappeler un moment où vous ne vous êtes pas senti en sécurité. Vous aurez là un répertoire de sensations qui, après vous être familiarisé avec ce besoin, vous offrira la possibilité de mieux savoir quand y répondre.

Les stratégies du besoin de sécurité

Une fois que vous savez le moment où votre besoin de sécurité doit être nourri vous aurez besoin d’un répertoire de stratégies capable de le nourrir.

Pour se faire vous pouvez utiliser des expériences passées qui vous ont pleinement apporté satisfaction dans ce besoin. Et vous pouvez aussi vous inspirer d’autres techniques dont j’ai tenté de donner quelque exemple ci-dessous:

  • Poser son esprit sur notre souffle, et lui apporter du calme;
  • Appeler un proche bienveillant et de bon conseil;
  • Faire appel à un spécialiste du stimulus qui vous pose souci (serrurier, médecin, gendarme, …);
  • Partager votre expérience avec d’autres (groupe de parole, association, supervision, thérapie, ligne d’écoute, …);
  • Mettre à profit des techniques de méditation;
  • Changer d’environnement (sortir prendre l’air, retourner dans une pièce agréable, se rendre chez un proche, …);

Bref, vous l’aurez compris, la recherche de stratégie dépend du stimulus qui cause votre sentiment d’insécurité. Généralement le fait de partager votre insécurité en mettant des mots dessus (pour vous même ou auprès de quelqu’un de confiance) permettra de trouver des moyens efficaces et adaptés.

besoin de sécurité

A vous de jouer !

J’espère que cet article vous aura permis de comprendre l’importance du besoin de sécurité ou vous aura peut être mis sur la voie d’une manière de prendre soin de lui.

J’aimerais beaucoup découvrir votre propre façon de penser à ce besoin. Il peut être enrichissant pour nous tous d’ouvrir notre regard à d’autre manière d’écouter nos besoins.

J’attends avec impatience vos réactions et questions en commentaire.

Au plaisir de vous lire ici et de vous retrouver lors de mes accompagnements en ligne 🤗

Ressources: « Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs » par Marshall B. ROSENBERG; « Au cœur de la Communication NonViolente » par Sophie Grosjean et Célia Portail;

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