Aller vers les autres – le bilan
Voilà la fin de la semaine 4 du défi du cordonnier qui se termine. Cette semaine, je nous proposais de nous tourner vers les autres. Voici donc quelques lignes de bilan effectuées à l’aide de vos retours, de vos partages et de mon vécu personnel de l’expérience.
A l’aise avec les autres
Nous sommes tous plus ou moins à l’aise avec la relation aux autres. Certains ont des difficultés à aller vers les autres, d’autres y vont très facilement et d’autres encore ont même tendance à ne s’en remettre qu’aux autres et ont du mal à rester seul.
Pour ma part, aller vers les autres n’est pas naturel tous les jours. Je ressemble souvent plus à un ours qu’à autre chose … mais mon travail m’aide bien à dépasser cela.
Des capacités nécessaires
Allez vers les autres nécessite un certain nombre de capacité. En effet, pour être en interaction, il nous faut avoir acquis des connaissances dans la relation à l’autre:
- Avoir conscience de soi (comprendre ses ressentis et pouvoir utiliser son intuition)
- Pouvoir adapter ses émotions aux situations (savoir s’apaiser, maîtriser ses émotions)
- Canaliser ses émotions (pouvoir se concentrer, s’auto-motiver)
- Faire preuve d’empathie (comprendre les autres)
Tout cela permet de savoir entretenir de bonnes relations avec autrui. Facile à dire en théorie j’en conviens. Alors creusons un peu plus les freins qui nous limitent.
L’introversion: ne pas oser aller vers les autres
Il y a plusieurs possibilités de ne pas oser aller vers les autres.
Nous pouvons :
- Être timide (avoir des difficultés à s’exprimer par manque de confiance en soi ou en les autres)
- Vouloir se protéger (garder secret son intimité pour contrôler l’influence d’autrui, son équilibre)
- Entrer dans un jeu relationnel particulier (exemple: « Dans notre couple c’est mon mari le bavard »)
- Avoir un trait de personnalité (de part notre expérience de vie ou celle de nos ancêtres)
- …
C’est important d’accepter et de respecter notre façon d’être et notre façon d’interagir avec les autres. Personne ne peut juger de cela. Je dis souvent aux personnes qui viennent me consulter qu’il y a toujours une bonne raison à ce que l’on ait tel ou tel comportement social. Nous sommes façonnés par notre histoire familiale, notre éducation et nos évènements de vie. Il n’y a donc aucune raison de pouvoir juger de cela. Toute façon d’être à une raison d’exister: se protéger, trouver sa place, prouver inconsciemment son appartenance, etc…
Lorsqu’on veut quand même essayer d’aller vers les autres
Les besoins de notre métier, de notre environnement professionnel, la demande de nos proches ou une volonté d’arpenter le monde, sont des raisons possibles qui motivent notre désir d’aller davantage vers les autres.
Pour se faire, il nous faudra aller au-delà des étiquettes qui nous collent à la peau.
Les étiquettes
- « Il est comme son père ! on ne remarque même pas quand il est là »
- « C’est un vrai ours, il passe sa vie dans sa chambre »
- « A part sa console et le moment du repas, je ne sais pas trop ce qui l’intéresse … »
- « Oh tu sais, c’est pas une grande bavarde ! »
- « Tu veux pas sortir un peu de ton trou ?! Asociale ! C’est lassant de te voir dedans à longueur de journée ! «
En effet les étiquettes que l’on nous fait porter dès la plus tendre enfance de « timide », de « réservé », de « discret », voir d' »asociale » sont un brin coriaces à décoller mais ne constituent en rien un déterminisme. Votre état d’esprit et votre volonté peuvent en venir à bout, car elles ont été créées par les perceptions souvent incomplètes et réductrices de quelques individus concernant vos réelles capacités . N’oubliez pas que l’on colle souvent des étiquettes pour se rassurer les uns les autres, car ce que l’on peut catégoriser nous semblent (illusoirement) maîtrisable.
Il vous faudra également vous lancer un peu vers l’inconnu en acceptant de vous ouvrir un tout petit peu plus.
Cette semaine, j’ai réussi à dépasser un peu plus mes habitudes et j’ai apprécié d’être allé au bout du défi. J’ai eu une situation où je me suis sentie gênée, mais toutes les autres fois je me suis surtout sentie fière d’avoir essayé. J’ai beaucoup apprécié les échanges qui en ont découlé ! De belles rencontres !
Vers l’inconnu
- « Qu’est ce qu’on va dire de moi ? »
- « Mais j’ai rien d’intéressant à dire ! »
- « Il a fait Math Sup … je fais pas le poids ! »
- « Leur adresser la parole ? Ils vont tout de suite deviner que je ne suis pas à la hauteur ! »
Pour tenter de s’ouvrir davantage vers les autres, il n’est pas toujours évident de se confronter à nos pensées. Un manque de confiance en soi, une pudeur, la crainte d’être jugé ou de décevoir, nos pensées erronées tournent malgré tout en boucle dans notre tête. Pourtant, la meilleur façon de clouer le bec à ces ruminations et ces fausses croyances, c’est de sauter le pas et de se confronter à un moment d’échange avec l’autre.
La bonne nouvelle c’est que vous n’avez pas besoin de vous livrer au début: il suffit parfois de commencer par manifester un peu d’intérêt pour les autres. Écoutez-les et observez-les. Repérez leurs sujets de discussions favoris et essayez de faire des liens avec un point commun, une opinion commune ou une expérience commune pour commencer.
On se sent un peu « comme un robot » au début, « à marcher sur des œufs », ce n’est pas très agréable car on peut se sentir un peu maladroit, mais patience car avec le temps les échanges deviennent plus souples avant de devenir simplement naturels.
Coups de pouce pour aller vers les autres
Pour me motiver cette semaine j’ai pensé à:
- « L’être humain est un être social ». Tout bébé a besoin de l’autre pour se développer, se connaître et grandir. D’abord de sa mère et de son père puis d’un entourage élargi. Il a besoin de l’autre pour être en sécurité et c’est un autre qui lui permet d’acquérir une sécurité affective et donc de pouvoir créer des liens et se faire confiance.
- « Il faut tout un village pour élever un enfant ». Ce proverbe africain met également l’accent sur l’importance des interactions avec les autres.
- Un enfant avec qui l’on ne communique pas (même s’il reçoit une alimentation, la possibilité de dormir et des soins d’hygiène) ne survit pas: L’hospitalisme expérience de René Spitz
- « Le bonheur ne vaut d’être vécu que s’il est partagé » Citation provenant du film « Into the wild » par Jon Krakauer.
Si je devais vous citer un film
Pour vous motiver dans cette proposition d’aller vers les autres ?
« Yes Man » de Peyton Reed avec Jim Carrey et Zooey Deschanel. Sorti en France en 2009. Un film drôle et un message profond à la fois. Régalez vous 🙂