Votre meilleur ami
Ce qui peut être compliqué lorsque l’on essaie de prendre soin de soi, c’est de devoir lutter contre nos propres voix qui nous poussent à nous isoler, nous font penser que nous sommes différents, qu’il nous faudrait souffrir en silence pour ne pas déranger, etc …
Ces petites voix intérieures critiques qui proviennent certainement de ce que l’on a entendu étant enfant, qui nous poussent à nous juger, à nous dévaloriser, qui nous empêchent de nous apporter le soin et le réconfort dont on a besoin chaque jour.
Et bien souvent, ceux et celles qui écoutent ces voix sont ceux et celles qui tentent de rassurer, d’accompagner, d’égayer la vie de ce qui les entourent. Mais à quel prix ?
Aujourd’hui je ne reviendrai pas sur les causes de cette façon d’être que nous avons déjà abordées dans mon article « Comment vouloir aller mieux peut nous faire aller moins bien ?« . Je vous propose plutôt de nous concentrer sur une piste de solutions qui amène doucement à nous accorder davantage d’amour.
Se parler comme à un ami
« Manon a les yeux qui brillent quand elle revient de son après-midi avec Gaëlle. C’est sa « meilleure amie » comme elle aime à nous le rappeler. Plus de tracas, l’esprit léger, la seule présence de Gaëlle vaut toutes les séances de thérapie du monde. »
Entendre les conseils d’une amie, la voir prêter l’oreille à nos tracasseries et nos difficultés, recevoir un geste amical lorsque les larmes coulent, voilà des instants magiques qu’un ami sait nous offrir. Cela ne coûte rien et c’est tellement efficace !
Avez-vous déjà connu ce genre de relation ? Je vous le souhaite car ces moments sont précieux et sont un très bon exemple de la compréhension et de l’indulgence que l’on a besoin de ressentir dans la fatigue émotionnelle.
C’est pourquoi, cette semaine, je voudrais que nous essayons ensemble de s’exercer à se parler comme si nous étions notre meilleur ami.
Comment ça marche ?
Essayons de nous raconter ce que nous sommes en train de traverser, nos douleurs, nos pensées désagréables, nos ruminations, et recevons-les sans jugement et avec une grande bienveillance.
Avez-vous déjà essayé ? Lorsque vous étiez en train de traverser une épreuve difficile ou que vous avez eu une émotion forte, avez-vous déjà essayé de vous parler à vous-même ?
Vous connaissez ces mots réconfortants, vous connaissez cette écoute sans jugement puisque vous êtes capable de l’offrir aux autres.
S’offrir à soi ce que les autres ne nous apportent pas
Il peut arriver des moments dans la vie où nous ne sommes pas suffisamment entouré, soit parce que nous avons été obligé de nous isoler, soit parce que notre entourage n’est pas en capacité de pouvoir être présent pour de multiples raisons et, dans ces cas là, il est important de savoir compter sur soi pour être son meilleur ami.
Beaucoup de personnes pensent dépendre entièrement des autres (de leur amour, de leurs desiderata,…), mais bien souvent ce ne sont que des croyances, ont les nomment d’ailleurs les « croyances limitantes ». Et elles portent bien leurs noms ! C’est-à-dire qu’elles nous empêchent d’être ce que nous voulons être par le simple fait que nous les imaginons et leur donnons de l’importance.
Il est grand temps d’oser nous offrir ce que les autres ne nous ont pas offert ou ne nous offrent plus !
Attention je ne suis pas en train de dire qu’il faut se couper des autres bien au contraire, le lien aux autres est nécessaire et primordial (d’ailleurs j’en parle dans cette article sur le lien à l’autre).
Toutefois pour entretenir une bonne santé mentale il est important que nous soyons à l’origine de la satisfaction de nos besoins. Nous devons être consciemment acteur de ce qui nous amène à satisfaire nos besoins. Attendre que l’autre le face pour nous est aliénant.
Que dois-je pouvoir m’accorder ?
Cette semaine je me parle comme à un ami et voici les qualités de notre meilleur ami:
- De la reconnaissance, de l’amour et de la compréhension. Ce sont des besoins primordiaux pour notre santé émotionnelle.
- Il reconnaît mon potentiel, mes forces, et mes qualités.
- Un ami participe à la célébration de mes succès et de mes réalisations.
- Il m’aime et m’accepte tel que je suis.
- Un ami me permet d’accepter certaines de mes faiblesses lorsqu’il n’est pas possible pour moi de les changer et il me donne des idées pour les renforcer lorsque c’est possible.
Ce meilleur ami est capable de nous ouvrir les yeux sur les petites choses qui sont positives ou belles chez nous. Il souligne les qualités de notre environnement. Et tout cela m’aide à avoir confiance en moi.
Quand je ne me parle pas comme à un ami
À force de ruminer et de se répéter des pensées jugeantes et négatives sur nous-mêmes, notre cerveau apprend à nous traiter de la sorte. Il construit un chemin de pensées qu’il empreinte jour après jour et qu’il parcours de plus en plus facilement. Ce chemin de pensée deviendra une voie rapide, des pensées réflexes. Les pensées désagréables sur nous même deviendrons notre manière habituelle de nous percevoir et d’évaluer notre monde.
Apprendre à se regarder avec tendresse.
Par des relances positives et des encouragements en se parlant comme à un ami, nous allons pouvoir câbler différemment notre cerveau pour qu’il apprenne une nouvelle façon de penser. Notre meilleur ami nous aide à focaliser sur ce qui est bon en nous et nous permet d’être attentif à nos forces et à nos talents.
A quoi ressemble votre meilleur ami ?
- Visualiser vos propres qualités d’ami
Imaginez l’ami que vous pouvez être pour certaines personnes et représentez-vous le. Imaginez le dans les détails pour lui donner vie. Représentez-vous ses vêtements, entendez le son de sa voix, sa manière de prononcer les phrases, l’intonation et sa douceur.
Vous pouvez peut-être vous imaginer l’endroit où vous le rencontrez ? Il pourrait s’asseoir à côté de vous. Imaginez le geste familier qu’il pourrait vous adresser pour vous apporter sa présence et son réconfort.
Dans les moments où vous vous parlerez comme un ami, essayez de vous représenter cet ami avec tous ces détails.
- Visualiser un ami connu
S’il est trop difficile de vous représenter vous-même en tant qu’ami, utiliser le souvenir de quelqu’un qui a été bienveillant envers vous et représentez-vous cette personne lorsque vous essaierez de vous parler comme un ami.
Si vous n’avez pas connu ce type de relation vous pouvez vous aider d’un personnage ou d’une personnalité que vous connaissez (même dans une fiction) qui, selon vous, pourrait jouer ce rôle à merveille.
Créez-vous un ami sur mesure !
L’ami imaginaire
D’ailleurs savez-vous que les amis imaginaires invoqués par les tout-petits (entre 3 et 5 ans) sont justement des amis qu’ils invoquent pour traverser une étape particulière de leur vie ? Une étape dans laquelle ils peuvent connaître de l’appréhension ou une situation de séparation. L’ami imaginaire va alors combler la solitude de l’enfant.
C’est la vocation de l’ami imaginaire: une étape saine et recommandée par les psychologues chez l’enfant. Une étape bénéfique permettant de lui apprendre les rudiments des relations sociales et qui l’aide à se construire psychiquement.
Faites donc confiance en cette clairvoyance de l’enfance: l’enfant est un merveilleux professeur !
L’art de l’auto réconfort
- Célébrez vos victoires !
- Félicitez-vous lorsque vous avez osé quelque chose, lorsque vous êtes passé à l’action !
- Faites régulièrement l’inventaire de ce que vous avez bien fait ou de ce que vous avez pu réussir dans la journée ! Même la plus petit chose.
- Faites-vous un récit de votre journée et notez par écrit (ou dans votre tête si cela suffit pour vous) ce qui vous a été favorable.
- Essayez, pendant ce court instant, de mettre de votre côté vos pensées négatives sur vous-même, ce que vous connaissez de vos imperfections et des réactions que peuvent avoir les autres à votre égard.
- Essayez de vous souvenir des choses dont vous pouvez être fier. Qu’est ce qui vous a rendu heureux dans le présent et par le passé ?
Cet exercice vous permettra de retrouver les bases de l’estime de soi.
Ne courez pas après la performance et la réussite à tout prix. Se parler comme un ami c’est s’accorder de la compréhension et de l’affection pour ce que l’on est, pour nos valeurs, nos principes. C’est s’accepter tel que l’on est.
Apprenez à souligner les phrases et le regard de l’autre lorsqu’il a été positif et agréable à votre égard.
A vous de jouer !
Cet exercice est à la fois très simple et très efficace. Il peut être semé d’embûches pour les personnes qui ont encore en eux les traces d’un passé ponctué d’événements malveillants ou maltraitants. Pourtant, même si ce chemin est chaotique, soyez en sûrs, le chemin vers une meilleure estime de soi est le bon chemin !
Merci pour votre participation ! J’attends vos retours avec impatience et vous souhaite une semaine « amicale ».
Pensez à vous abonnez pour recevoir les prochains articles !
A très bientôt 🙂
Partager cet article :
Merci pour cet article tout doux. 🙂 On a beau le savoir ou s’en douter, ça fait quand même du bien de se l’entendre dire : il faut être gentil avec soi même ! J’avais entendu quelque part qu’il est essentiel de s’aimer soi-même avant d’être capable d’aimer les autres, je trouve ça très vrai. (Et je bosse dessus ! ^^) Il faut être capable de s’apporter tout l’amour dont on a besoin, pour ne pas dépendre des autres. Toutes les relations extérieures ne nous apporteront que du bonus ! Et c’est beaucoup plus sain pour tout le monde. 🙂
Absolument d’accord ! Faire preuve de bienveillance envers soi-même et entrer en amitié avec soi-même ; sortir du jugement, de la critique ; entrer dans l’écoute et le soutien. Merci pour cet article