Connaître le besoin de paix
Dans cet article je vous propose de découvrir le besoin de paix, comment il est possible de le définir et de quelle manière il paraît important pour les situations d’épuisement et de fatigue émotionnelle. Nous aborderons également les moyens possibles pour le satisfaire.
Si le sujet vous intéresse et que vous souhaitez l’approfondir je vous donne rendez-vous dans mes ateliers en ligne.
Besoin de paix, pourquoi y veiller ?
Dans le dictionnaire la paix a plusieurs sens selon que l’on parle d’un « état de paix » pour une personne ou pour un groupe, comme un pays par exemple.
La paix est donc tantôt une absence de guerre, de querelle ou de conflit, tantôt un état de tranquillité, de repos ou de calme intérieur. L’une et l’autre de ces définitions pouvant se recouper et s’articuler entre elles.
Le besoin de paix a été étudié par les psychologues et les sociologues en tant que besoin fondamental et comme besoin figurant dans la déclaration des droits de l’homme.
Les psychologues travaillant sur les émotions avaient découvert qu’il est nécessaire pour les enfants de vivre un état de quiétude, de calme, de tranquillité afin de se développer sainement, notamment durant les premières années de vie. C’est à partir de cet état premier que l’enfance peut développer sa connaissance des émotions et sa sécurité affective.
Les psychologues parlent donc souvent d’une forme de quiétude que l’on peut entendre comme une « paix intérieure » favorisant la paix « extérieure ». On peut nommer la paix mentale le fait de vivre en paix indépendamment de son environnement et la présence d’une paix provenant de l’environnement.
Paix, émotions et besoins
En Communication NonViolente, nous essayons de ressentir un « état de paix » intérieure afin de pouvoir nous connecter à nos différents besoins. Nous ralentissons face au rythme effréné du quotidien, nous accueillons ce qui se passe en nous (nos émotions) afin de l’observer, de l’accepter, sans lutter, pour en comprendre le sens.
L’intérêt de se positionner face à soi et face à l’autre dans un mouvement de paix, par opposition au conflit, c’est de pouvoir être en lien. Ce lien ouvre à l’écoute, l’accueil, la considération et la bienveillance, entre autres choses.
Il n’est pas toujours simple d’y parvenir car nous sommes parfois envahis de pensées, de jugements et d’a priori sur soi et sur l’autre. Ce n’est pas toujours évident selon le contexte dans lequel nous évoluons.
Évidemment ce qui se passe à l’extérieur peut affecter cette paix intérieure. En avoir conscience c’est déjà ouvrir le champs des possibles pour s’en libérer.
Le besoin de paix se nourrit de soi à soi, en apprenant à faire la paix en nous et avec soi. Il peut ensuite se transmettre vers l’autre par nos observations, notre attitude, nos demandes, etc.
Le besoin de paix vis à vis de la fatigue émotionnelle
La paix intérieure est mise à rude épreuve durant les périodes de fatigue émotionnelle ou d’épuisement. D’ailleurs ce que les personnes expriment souvent en consultation ce sont des phrases du type:
- « Si je pouvais tout plaquer et partir au bout du monde pour enfin avoir la paix … ».
Ou encore:
- « C’est à cause de ce qui tourne sans cesse dans ma tête, ces pensées continuelles ne veulent jamais me laisser en paix ».
- « Parfois je me dis que je voudrais pouvoir être hospitalisé pour trouver enfin un peu de paix ».
Certaine fois l’environnement est lui même générateur de stress et devient un facteur de risque sur lequel nous avons peu de prise: un milieu violent ou anxiogène, un environnement instable, une absence d’espace de sécurité ou de répit, etc.
S’offrir de la paix
Avant toute chose, le premier pas vers la satisfaction du besoin de paix est celui de se protéger du stress et des facteurs de risques créateurs de fatigue. C’est mettre son système nerveux en paix en quelque sorte. On s’offre une récupération en reprenant des forces, en s’octroyant des temps de ressourcement et des activités bienfaisantes pour notre organisme.
Qu’il s’agisse de notre vécu concernant l’environnement dans lequel nous vivons ou le tourbillonnement de notre état interne (les ruminations par exemple), l’épuisement émotionnel se manifeste par une grande difficulté, voire une incapacité à trouver la paix.
Faire la paix avec soi
Rééquilibrer la balance entre ce qui crée la fatigue et ce qui nous permet de récupérer au quotidien permettra d’instaurer un nouvel espace plus apaisé.
Ce nouvel espace laisse davantage la possibilité à prendre conscience de ce qui se passe en nous. Nous pouvons mieux accueillir les besoins non satisfaits et les entendre à leur juste valeur. C’est une voie possible pour retrouver la paix.
En prêtant l’oreille à cette tension interne nous redevenons, petit à petit, capable de faire des choix. Nous pouvons, par exemple, apprendre à nous protéger de ce qui nous fait violence en restant ouvert à d’autres possibles.
Comprendre les raisons pour lesquelles nous agissons de telle ou telle manière va nous permettre de nous tourner avec plus de sérénité vers nous-même.
Aller vers l’autre en paix
Construire une nouvelle image de nous-même et de la manière de vivre chacun de nos rôles (parent, professionnel.le, conjoint.e, etc…) nous permettra de faire grandir cet espace de paix.
Dans ce second temps nous pourrons nous tourner vers l’extérieur et vers les autres, avec davantage de conscience, de force et d’apaisement.
Nous apprenons à percevoir les obligations et les exigences qui créent en nous la fuite, la rébellion ou la soumission. Ainsi nous apprenons à les décoder et à pouvoir les exprimer pour sortir de leurs ornières.
Nous pouvons aussi apprendre à faire des demandes à autrui et accepter l’aide et le soutien qu’il souhaite nous apporter.
Des illustrations pour se familiariser avec le besoin de paix
Comme dans chacun des articles de cette rubrique des « besoins en bref« , je vous propose des supports visuels qui aident à se familiariser avec les besoins. Pour le moment voici les deux jeux de cartes que j’utilise quotidiennement, tant lors des séances d’accompagnement pour enfant et adulte, que dans ma pratique personnelle.
Voici par exemple les cartes de Léti Gribouille du blog Apprentie Girafe avec l’exemple de la carte besoin de paix :
Et les cartes de Communication Bienveillante éditées par Human Matters :
Je vous propose à présent une utilisation possible, avec ou sans carte, ci-dessous.
Observez comment vous vivez ce besoin
Prenons un temps ensemble pour expérimenter une manière de se connecter avec le besoin de paix. Quand je dis « se connecter », si ce terme ne vous est pas vraiment familier, c’est finalement presque comme avec la Wifi. 😂 C’est en quelque sorte tenter de ressentir le lien qui existe entre cette notion de besoin (le mot et son sens) et les ressentis que le besoin fait émerger en vous sous forme d’émotions et donc de sensations corporelles.
Vous pouvez utiliser la carte « paix » de votre jeu de carte ou vous souvenir d’un évènement de votre vie durant lequel ce besoin de paix a été satisfait. Il n’est pas nécessaire que ce moment soit récent car votre mémoire des émotions est suffisante pour vous rappeler les sensations de l’instant.
Mon conseil: munissez-vous d’un carnet de notes pour garder une trace de votre expérience.
À présent que vous vous rappelez cet événement, vous pouvez répondre aux suggestions suivantes:
- Quelles sont les caractéristiques de ce moment de paix ? (ambiance, lieu, personne, période, …)
- Quand je suis en lien avec ce moment y a t-il des mots ou des sensations dont mon corps se souvient ?
- Si ce sont des mots qui viennent en premier, notez-les (émotions ou pensées)
- Si ce sont des sensations corporelles, notez-les.
- Où cela se passe-t-il dans mon corps ? Mon front, mes épaules, mes pieds, mon ventre ?
- Comment cela se passe ? Des fourmillements, une chaleur, un apaisement, une fraicheur, etc.
- Prenez le temps de sentir toutes ces sensations.
Petite astuce: vérifiez chacune des parties du corps, en partant de la tête jusqu’aux pieds, pour écouter s’il n’y a pas des sensations qui vous auraient échappées. Puis notez-les.
Ici vous être en train d’effectuer une sorte de répertoire de ce que provoque le besoin de paix lorsqu’il est satisfait chez vous.
Vous pouvez réessayer avec plusieurs autres souvenirs pour continuer votre exploration.
Il existe une suite à cette proposition d’exercice que nous pourrons voir ensemble si cela vous intéresse.
Les stratégies du besoin de paix
À présent je vous propose de vous mettre sur la voie de ce qui satisfait votre besoin de paix. Les stratégies pour y parvenir diffèrent d’une personne à l’autre et d’un jour à l’autre. Elles dépendent de votre personnalité mais également de votre contexte de vie et de votre histoire.
C’est donc à vous de trouver vos propres moyens pour nourrir ce besoin. Pour vous y aider, je vous propose quelques pistes. Elles sont là simplement pour vous inspirer car il est possible qu’elles ne soit pas adaptées pour vous aujourd’hui.
Prenez ce qui vous intéresse, modifiez, déformez,… le but est que vous puissiez vous créer votre propre liste de stratégies. Pensez donc à les noter. 😉
- Prendre un temps de respiration,
- Écouter une méditation guidée,
- Faire un break sans les enfants,
- Partir se promener en forêt,
- Aller courir 30 min,
- Faire une sieste, (avant 14h et moins de 20 minutes en situation d’insomnie),
- Se lancer dans une activité, un loisir paisible (peinture, écriture, danse, etc…),
- Entreprendre un accompagnement thérapeutique,
- Faire une retraite, un stage dans le silence,
- Expérimenter la Communication NonViolente,
- Se réconcilier avec un vieil ami.e,
- Faire « la paix » avec une ancienne blessure,
- Commencer un journal intime,
- Créer son arbre généalogique,
- Apprendre à connaître ses voisins,
- Noter ses jugements, a priori et stéréotypes et trouver à quels besoins non-satisfaits ils renvoient,
- Recevoir de l’empathie,
- S’offrir régulièrement de l’auto-empathie,
- …
À vous de jouer !
Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire cet article. J’ai tenté d’y faire figurer le maximum d’informations pour vous aider à mieux comprendre et à mieux appréhender ce besoin de paix.
Il y a encore tant de choses à dire à son sujet. Peut-être avez-vous d’ailleurs des réactions ou des questions à m’envoyer ? N’hésitez pas à ouvrir la discussion en commentaire.
Au plaisir de vous lire ici et/ou de vous retrouver dans mes ateliers en ligne 🤗
Ressources: « Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) » par Marshall B. ROSENBERG; « Au cœur de la Communication NonViolente » par Sophie Grosjean et Célia Portail;
Bonjour Alicia,
Merci pour cet article intéressant, par contre les photos ne s’affichent pas pour moi ou i.
Cordialement,
Yannick
Bonjour Yannick, merci pour votre signalement 🤗 et contente que l’article puisse susciter votre intérêt 🙂 le bug est résolu concernant les images. Au plaisir de vous lire.