Connaître le besoin de respect
Dans cet article je vous propose de découvrir le besoin de respect de soi/de l’autre qui est un besoin fondamental de l’homme. Nous verrons tout d’abord une définition possible de ce besoin et le lien qu’il peut exister entre ce besoin et la fatigue émotionnelle. Pour finir nous essaierons de réfléchir au moyen de satisfaire ce besoin.
Si le sujet vous intéresse et que vous souhaitez l’approfondir je vous donne rendez-vous dans mes ateliers en ligne.
Besoin de respect, pourquoi y veiller ?
Le besoin de respect fait partie de la catégorie des besoins d’interdépendance selon la catégorisation des besoins par Marshall B. Rosenberg, psychologue américain, créateur du processus de Communication NonViolente.
D’après sa définition du dictionnaire le respect correspond au « sentiment de considération envers quelqu’un » amenant à le « traiter avec des égards particuliers ». Il peut également correspondre aux « manifestations de ces égards ».
On pourrait se sentir respecté dès lors qu’une personne nous manifeste de la considération et, en ce sens, accorde une importance et une reconnaissance vis à vis de nos besoins et de notre individualité.
En psychologie et dans le domaine de la Communication NonViolente ce terme se complexifie lorsque nous parlons du respect en terme de besoin. On peut entendre le besoin de soi et le besoin de l’autre et une infinité de variations à l’intérieur de chacun.
Rien n’est figé dans la définition de ce besoin de respect, il n’y a pas de consensus à son sujet, c’est pourquoi je vais vous partager des pistes de réflexion que vous pourrez accueillir à votre convenance.
Il ne me semble pas qu’il y ait une séparation claire entre ces deux formes de respect (de soi et de l’autre), cependant par souci de clarté je commencerai par distinguer l’une et l’autre.
Besoin de respect de soi
Dans le besoin de respect de soi il est question d’une personne (soi), de la conscience que nous avons de nos besoins, de nos limites. Il est aussi question des manifestations que l’on s’octroie ou non en signe de ce respect.
Le respect de soi semble pouvoir être nourri par nos propres attentions envers nous-même. Toutefois nous avons aussi tendance à rechercher le respect dans les attentions que l’autre nous manifeste.
Le respect de soi pourrait être fonction de nos croyances, de la manière dont nous nous représentons le monde, et aussi de notre potentiel état de force ou vulnérabilité.
Ce dont on pense avoir besoin en terme de respect peut être influencé par ce que l’on pense être légitime de recevoir, de notre part ou de celle d’un autre.
Il semble aussi que nous ne puissions pas obtenir de respect, ni l’offrir, en étant sous la contrainte.
Besoin de respect de l’autre
Dans le besoin de respect de l’autre il semble y avoir une rencontre entre la personne qui estime devoir être respectée et celle avec qui elle est en interaction.
Le respect va dépendre de ce que l’autre me manifeste (ou non), mais aussi:
- Des croyances que j’ai: « j’estime devoir être respecté de telle ou telle manière »,
- Des codes sociaux que je connais: « si elle fait ça c’est qu’elle me respecte »,
- De mon état physique et psychique: « si je suis une personne en état de vulnérabilité j’ai le droit au respect de … »,
- La demande ou l’absence de demande de respect,
- etc.
Mais cela va dépendre aussi de la personne qui interagit avec moi:
- Ses croyances,
- Ses codes sociaux,
- Son propre état psychologique,
- Sa conception du respect,
- etc…
Le besoin de respect vis à vis de la fatigue émotionnelle
Le besoin de respect semble répondre de cette relation circulaire entre soi et l’autre. Une sorte de danse se crée entre nos deux consciences et nos deux conceptions du respect. Ce besoin fluctue aussi selon la demande que l’on fait à l’autre du respect de tel ou tel de nos autres besoins.
Somme-nous un bon repère ?
Un point d’attention m’interpelle lorsqu’il est question de besoin de respect. Nous avons tendance à utiliser l’adage: « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse »
Or, si l’on se comporte vis à vis de l’autre tel que nous souhaiterions être respecté, sommes-nous réellement dans le respect de l’autre et de sa singularité ?
Ce que l’autre a besoin à un moment T. est sans doute différent de ce que j’ai besoin au même moment. De plus, les stratégies qui semblent adaptées pour moi ne le sont certainement pas pour l’autre.
C’est tout à fait important d’y penser lorsqu’on évoque cette notion du besoin de respect en lien avec la fatigue émotionnelle.
Tout d’abord parce que nos besoins sont différents lorsqu’on traverse l’épuisement. Le syndrome d’épuisement nous rend vulnérable à une multitude d’éléments parmi lesquels on retrouve le stress, les relations conflictuelles, certaines responsabilités, les tâches coûteuses (en énergie et sur le plan cognitif), etc…
Les spécificités de l’épuisement
Cet état de vulnérabilité fait bouger les lignes sur nos besoins d’écoute, de considération, d’empathie, de ressourcement, etc… Et face à cela, selon notre avancement dans l’épuisement, nous avons moins d’énergie disponible pour poser nos limites et nos demandes de respect.
Dans certains burn-out, par exemple, il peut arriver que nous n’ayons pas de repères clairs sur ce qui est légitime ou non de devoir endurer. Nous pouvons manquer de clarté sur l’endroit où nous pourrions fixer les frontières de l’acceptable dans la relation à l’autre. Cela peut nous paraître confus, embrouillé.
C’est par la récupération suffisante de notre énergie, de nos forces et de nos capacités physiques et psychiques que nous pourrons plus sereinement délimiter notre besoin de respect.
Il est certain que cette notion de respect de soi et de l’autre est au coeur du processus de guérison et de l’approche préventive de l’épuisement émotionnel. Nous apprenons à ressentir ce besoin et à en rétablir les jalons. C’est un travail du quotidien que l’on s’approprie. Il évolue avec le temps et l’expérience.
Des illustrations pour se familiariser avec le besoin de respect
Voici des idées de cartes qui vous permettront de vous familiariser avec le besoin de respect.
Vous pouvez découvrir les cartes de Léti Gribouille sur son blog Apprentie Girafe
Il existe aussi les cartes de Communication Bienveillante éditées par Human Matters dont voici un exemple :
Voici maintenant une utilisation possible, avec ou sans carte, pour continuer votre familiarisation avec ce besoin.
Observez comment vous vivez ce besoin
Afin de devenir plus sensible à ce besoin et à la manière d’y répondre je vous propose quelques pistes de réflexion autour des ressentis corporels et des sentiments ou émotion que ce besoin suscite en vous.
- Essayez de vous rappeler la dernière fois où vous avez ressenti.
- Vous pouvez utiliser l’illustration du besoin pour vous remémorer un souvenir.
- Essayez de vous concentrer sur le ressenti du besoin satisfait à ce moment là.
- Comment se manifeste-t-il dans votre corps ? où et de quel manière ?
- Quels sont les émotions ou sentiments qui vous viennent en pensée ?
Je vous encourage à prendre des notes de ces exercices à l’intérieur d’un carnet.
Vous pouvez effectuer cet exercice à partir de souvenirs différents et ainsi vous vous habituerez à ressentir ce besoin satisfait. Vous pourrez ainsi plus facilement le repérer au quotidien.
Vous pouvez également effectuer cet exercice avec le besoin en creux c’est à dire les moments où il n’est pas satisfait. Ainsi vous répertoriez petit à petit les éléments indiquant le besoin non satisfait.
Ce couple d’exercices permet de favoriser la recherche de stratégies pour nourrir votre besoin. Il vous aide aussi à mieux savoir à quel moment l’écouter.
Les stratégies du besoin de respect
Comme vous le savez si vous avez lu d’autres articles de la rubrique des « besoins en bref », les besoins sont communs aux êtres humains toutefois les stratégies pour y répondre sont spécifiques.
Elles diffèrent selon qui nous sommes et ce que nous vivons. C’est pourquoi il nous revient la responsabilité de créer notre propre répertoire de stratégies et d’en explorer les effets.
Un même moyen de nourrir le besoin de respect peut être efficace à un moment pour nous et totalement sans impact ou malvenu à un autre.
Je vous propose ci-dessous des pistes de réflexion pour connaître vos propres stratégies et développer votre créativité à ce sujet.
⁃ Qu’est-ce que l’on souhaite respecter ou que l’on respecte chez moi ?
⁃ Qu’est-ce qui a de l’importance pour moi ? Le respect de mon rythme, de l’usage de mon énergie, ma santé, mon intimité, mon espace vital ?
⁃ Quelle est la plus petite chose que je puisse faire pour m’accorder du respect ?
⁃ De quelle manière puis-je respecter mes différences ? Mes valeurs ?
⁃ Que puis-je affirmer de ma personne et de quelle manière ? À qui ? En quelles circonstances ?
⁃ À quel moment est-il nécessaire de dire « non » ?
⁃ Puis-je m’entraîner à dire de petits « non » puis essayer de formuler des « non » qui comptent pour moi ?
⁃ Etc…
À vous de jouer !
Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire cet article. Son but est d’ouvrir notre réflexion à ce que représente ce besoin et celui-ci sera différent d’une personne à l’autre. J’espère que ces quelques pistes vous permettront de cheminer pour vous-même à l’écoute de votre besoin de respect.
N’hésitez pas à me laisser vos questions et réactions en commentaire.
Au plaisir de vous lire ici et/ou de vous retrouver dans mes ateliers en ligne 🤗
Ressources: « Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) » par Marshall B. ROSENBERG; « Au cœur de la Communication NonViolente » par Sophie Grosjean et Célia Portail;