Connaître le besoin d’empathie
Dans cet article je vous propose une présentation concise sur le besoin d’empathie. Je vous propose d’en comprendre le sens général puis l’importance, notamment dans les situations de fatigue ou d’épuisement émotionnel.
Ce sujet fait partie de la rubrique les « besoins en bref » et si vous souhaitez l’approfondir je vous donne rendez-vous dans mes accompagnements en ligne.
Table des matières
- Besoin d’empathie, pourquoi y veiller ?
- Le besoin d’empathie vis à vis de la fatigue émotionnelle
- Deux illustrations pour conscientiser le besoin d’empathie
- Observez comment vous vivez ce besoin
- Les stratégies du besoin d’empathie
- À vous de jouer !
Besoin d’empathie, pourquoi y veiller ?
On trouve dans le dictionnaire le définition du terme empathie, comme étant la « faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent ». Toutefois en psychologie, l’empathie se définit quelque peu différemment.
On distingue empathie émotionnelle et empathie cognitive:
- L’empathie émotionnelle est la capacité à percevoir et « imaginer » les états affectifs d’une autre personne;
- L’empathie cognitive est la faculté à comprendre les états mentaux d’une autre personne en les distinguant des nôtres.
Aussi, l’empathie n’est ni de la sympathie, ni de la compassion, ni une contagion émotionnelle. Car lorsqu’on est en empathie:
- Nous gardons une distance entre soi et l’autre (sinon c’est une contagion émotionnelle),
- Nous n’avons pas forcément d’intention de bienveillance vis à vis de l’autre (sinon c’est une sympathie ou une compassion).
L’empathie est précieuse car elle nous permet de comprendre les autres, de pouvoir choisir nos actions et inactions en conséquence et donc de pouvoir vivre ensemble.
Empathie en CNV
En CNV (communication Nonviolente) on peut penser l’empathie comme une qualité d’attention, une sorte de mixage entre détachement et compassion.
Le besoin d’empathie est un besoin fondamental commun à tous les êtres humains. C’est un besoin qui parle de notre besoin d’accueil de nos souffrances, nos frustrations, mais aussi nos joies et nos satisfactions.
Lorsqu’on nous offre de l’empathie, on peut dérouler l’ensemble de nos pensées et de nos émotions (en lien avec nos besoins satisfaits ou insatisfaits). Le processus se déroule jusqu’à ce que nous arrivions à la détente (corporelle et mentale) d’avoir été entendu et compris par l’autre.
Lorsqu’on ne reçoit pas d’empathie on peut rester longtemps avec notre charge émotionnelle. Recevoir de l’empathie ne dépend pas d’une seule personne. Comme tout les besoins il peut être nourri de plein de manières différentes (empathie d’un ami, d’un professionnel, d’un inconnu, …).
De plus, il est également possible d’apprendre à s’offrir de l’empathie, c’est ce que l’on appelle l’auto-empathie.
Le besoin d’empathie vis à vis de la fatigue émotionnelle
Dans les situations de fatigue émotionnelle, nous avons fort besoin d’empathie. L’empathie nous permettra de décharger les émotions désagréables et/ou d’apprendre à vivre avec.
Le fait de partager nos ressentis et de recevoir de l’empathie est bénéfique:
- Cela nous aide à les transformer en mots;
- On ressent une détente d’avoir était accueilli sans jugement;
- L’empathie est exempte d’attente ou de contrainte et cela est précieux en cas de fatigue;
- Cela permet de légitimer nos ressentis et donc de sortir du combat stérile entre reproche et culpabilité;
- L’empathie nous permet de recréer du lien entre notre corps et notre esprit;
- On se sent moins seul;
- …
L’auto-empathie dont nous avons parlé plus haut peut être trop couteuse en cas d’épuisement. C’est pourquoi il est recommandé de faire appel à un spécialiste de l’accompagnement psychologique pour recevoir suffisamment d’empathie tout au long du processus de guérison.
Notons aussi que:
- L’empathie est une faculté qui s’apprend et se transmet.
- Pour faire preuve d’empathie il faut soi-même avoir reçu suffisamment d’empathie.
Deux illustrations pour conscientiser le besoin d’empathie
Je vous présente ci-dessous les deux cartes qui me permettent d’illustrer le besoin d’empathie dans mon utilisation personnelle et professionnelle.
Le première est une carte de Léti Gribouille du blog Apprentie Girafe et la seconde est issu des cartes de Communication Bienveillante éditée par Human Matters.
Visualiser ces cartes me permet de m’exercer à prendre soin du besoin d’empathie:
- En les plaçant devant moi je repense au moment où mon besoin d’empathie est satisfait ou non satisfait;
- Puis je m’exerce à ressentir de quelle manière je perçois corporellement ces deux évènements;
- Enfin j’explore les stratégies possibles pour répondre à ce besoin.
Observez comment vous vivez ce besoin
Voici quelques questions pour vous aider à découvrir comment vous vivez ce besoin:
- Connaissiez-vous ce besoin d’empathie ?
- A quel moment ressentez vous le besoin de recevoir de l’empathie ?
- Une fois avoir reçu suffisamment d’empathie comment vous sentez-vous ?
- À l’inverse, comment ressentez vous que votre besoin d’empathie est insatisfait ?
- Quelles pensées avez-vous ? Quels ressentis corporels se manifestent ?
Plus vous allez être attentif aux ressentis, plus vous serez capable de savoir quand et comment nourrir votre besoin.
Les stratégies du besoin d’empathie
Peut être avez-vous déjà expérimenté cela:
Vous avez un fort besoin d’empathie suite à une dispute avec un proche, vous vous adressez à une personne avec qui vous vous sentez en sécurité mais cette dernière n’est pas disponible …
Cette situation fréquente nous informe de plusieurs éléments:
- Recevoir de l’empathie dépend de la disponibilité d’un autre,
- Parfois nos proches ne sont pas en capacité, ou les mieux placés, pour nous offrir de l’empathie,
- Il est possible de différer notre besoin d’empathie,
Ainsi il existe plusieurs stratégies à votre disposition pour nourrir votre besoin. Elles vont varier en fonction du contexte, de l’environnement, de l’entourage, du temps, de votre état physique et psychique, etc.
Avoir en tête plusieurs stratégies possibles vous permettra de rebondir selon votre situation du moment. Voici quelque idées en vrac pour vous inspirer vos propres stratégies:
- Demander à un ou une amie;
- Avoir des coordonnées de professionnels de l’écoute;
- Avoir un carnet d’auto-empathie (en attendant ou à la place d’un temps d’empathie);
- Initier un ou plusieurs binômes d’empathie (CNV);
- Avoir une séance régulière et planifiée d’écoute;
- Participer à des temps de supervision et d’analyse de la pratique (pour les professionnels);
- Fréquenter une association qui propose l’écoute;
- Apprendre à s’offrir des temps d’auto-empathie;
- etc…
À vous de jouer !
J’espère que cet article court vous aura donner l’envie et les idées pour prendre soin de votre besoin d’empathie.
J’attends avec impatience vos réactions et questions en commentaires.
Au plaisir de vous lire ici et/ou de vous retrouver dans mes accompagnements en ligne 🤗
Ressources: « Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs » par Marshall B. ROSENBERG; « Au cœur de la Communication NonViolente » par Sophie Grosjean et Célia Portail;