épargner sa fatigue décisionnelle
Prendre des décisions c’est fatiguant ! Vous connaissez la fatigue décisionnelle ? Aujourd’hui je vous transmets mes astuces pour épargner l’un des « muscles » de notre cerveau encore peu connu du plus grand nombre.
Cette semaine, encore, j’ai envie que l’on se rende la vie belle !
Après une nouvelle période de fatigue, je me suis dit qu’il était possible que quelques-un d’entre vous connaissent régulièrement ce type de fatigue et que vous aimeriez que je vous partage à nouveau des éléments vous permettant d’économiser de l’énergie.
Dans cet article, on va tenter de prévenir plutôt que de guérir.
C’est pourquoi cette semaine 41, du défi du cordonnier, est dédiée à la fatigue décisionnelle. On l’avait déjà aperçue dans cet article.
Donc je vous ai préparé une compilation de petits gestes et de petites organisations du quotidien vous permettant d’éviter de nourrir cette fatigue décisionnelle à moindre coût.
Table des matières
La prévention et le soin
Je pense que ces méthodes, que l’on retrouve beaucoup sur Internet depuis quelques années, ne sont pas des fins en soi. C’est-à-dire que ce ne sont pas des solutions toutes faites qui permettent à coup sûr de diminuer la fatigue sur le long terme.
Toutefois ce sont des coups de pouce bien utiles et des « petits plus » inspirants, même lorsqu’un travail plus en profondeur reste néanmoins souvent nécessaire.
Nous le verrons, il existe une autre manière de prendre soin de notre fatigue décisionnelle, en renforçant nos capacités personnelles.
Après un rapide retour et quelques précisions sur la fatigue décisionnelle, je vous laisserai donc piocher en fonction de votre sensibilité, de vos besoins, de votre personnalité et de votre volonté, parmi plusieurs astuces organisationnelles et de planification.
A présent, je vous propose de mettre du sens sur ces notions: voyons ensemble ce qu’est la fatigue décisionnelle.
Qu’est-ce que la fatigue décisionnelle ?
La journée est faite de milliers de petites et de grandes décisions. Voici quelques exemples de petites décisions:
– Comment vous voulez vous habiller aujourd’hui ?
– Quelle entrée vous choisissez au repas de midi ?
– A quel endroit vous allez-vous asseoir dans le bus ?
– Par quel bout commencer ce dossier ?
– Quelle route je choisis pour rejoindre votre client ?
Certaines passent complètement inaperçues tellement elles deviennent habituelles ou banales.
Et il y a les décisions plus grandes (Choisir un parcours de vie, postuler pour un emploi, valider un projet, voter, attribuer une responsabilité, etc…) qui vont cohabiter avec les plus petites chaque jours.
Chacune de ces décisions a un poids plus ou moins important en terme d’énergie dépensée. Et leurs impacts varient selon qui nous sommes, ce que nous vivons et le contexte dans lequel nous évoluons.
Quoi faire de cette fatigue décisionnelle ?
Comme nous l’avons vu dans cet article la fatigue décisionnelle est un des facteurs qui ajoute de la charge mentale chaque jour et qui peut renforcer une fatigue émotionnelle et physique déjà existante.
Ainsi, lorsqu’on est déjà fatigué par un rythme de vie effréné, un climat familial stressant ou une période de changement important, la fatigue décisionnelle peut ajouter à nos difficultés quotidiennes.
Mais la bonne nouvelle est que c’est également un élément sur lequel on peut agir pour s’économiser de l’énergie.
Faim et décision
Les scientifiques observent que notre capacité à prendre des décisions, notre maîtrise de soi et notre volonté, s’amenuisent au fur et à mesure que défile la journée.
Cela paraît logique ! Mais savez-vous aussi qu’elle diminue significativement lorsque nous avons faim ?
En effet , la chute de notre glycémie serait en partie responsable de cette perte de capacité décisionnelle. Le glucose étant un carburant de notre activité cérébrale. C’est ce qu’explique Roy F. Baumeister psychologue à l’université de Floride.
« Les actes de maîtrise de soi entraînent une réduction de la glycémie, qui à son tour prédit une mauvaise maîtrise de soi sur les tâches comportementales ».
Roy Baumeister, (traduction)
Ce psychologue a commencé à définir la fatigue décisionnelle en étudiant la capacité de l’être humain à se maîtriser, maîtriser ses émotions, ses impulsions, etc.
C’est cette capacité qui nous permet de nous socialiser (avoir un comportement qui respecte les codes et les normes dans le rapport aux autres et à notre environnement).
Pour lui cette maîtrise de soi est comparable à un muscle qui se fatigue en cas d’efforts répétés. Il varie donc en fonction des activités et du contexte.
Épargner ou muscler ?
L’accumulation d’actions de décision, faisant partie des actions liées à la volonté et à la maîtrise de soi, est un des éléments qui produit ce qu’il nomme « l’épuisement de l’ego » (traduit du terme ego depletion).
Toutefois, il est intéressant de noter que dans sa comparaison de la maitrise de soi à un muscle, Baumheister indique par ses études que lorsqu’on entraine sa maitrise de soi régulièrement, celle-ci devient petit à petit plus résistante à l’épuisement (Baumeister et al., 2006).
On peut donc aussi prendre soin de cette capacité en l’exerçant régulièrement. Et le chemin que l’on prendra va dépendre, à mon sens, de l’endroit où l’on se trouve en terme de fatigue.
A quoi s’attendre si je fatigue ?
Les études montrent que, lorsqu’on a en tête qu’il va nous falloir prendre une décision un peu plus tard, nos capacités s’amenuisent pour la tâche que l’on est en train d’effectuer (Muraven, Shmueli et Burkley, 2006).
Elles montrent aussi que notre raisonnement logique (et plusieurs autres activités cognitives qui sollicitent notre contrôle) vont être influencés par cette maîtrise de soi.
C’est alors que nos performances à ces tâches vont diminuer fortement lorsque nous serons épuisés (Schmeichel, Vohs et Baumeister, 2003).
Gardons donc à l’esprit que ce muscle de la décisions doit être entretenu pour se renforcer ET qu’il est important de lui reconnaître une limite indépendante de notre seule volonté.
De quoi nous encourager à être indulgent envers soi ! Non ?
Cela étant dit, je parlerai une prochaine fois de la manière de muscler cette capacité et vous propose de voir tout de suite quelques astuces qui épargnent la fatigue décisionnelle.
Astuces économie d’énergie
Bien que l’astuce la plus efficace soit le repos régulier, il existe une infinité de possibilités complémentaires sous forme de routines.
Choisissez le bon moment
Attention : Cette liste d’astuces n’a pas pour vocation de supprimer toute spontanéité dans vos journées.
En effet, ces pistes de réflexion sont à prendre comme de possibles outils d’économie d’énergie décisionnelle. Ils sont à utiliser seulement lorsque c’est nécessaire et bénéfique pour vous.
Par exemple il ne vaut mieux pas utiliser ce type d’astuces lorsque vous voulez prendre les choses « à la cool » pendant vos vacances.
Si votre énergie le permet il n’y a effectivement pas d’intérêt à positionner ce type d’astuces dans votre journée … sauf si vous souhaitez implémenter un rituel particulier dans vos habitudes quotidiennes.
Partagez les vôtres
Comme je vous partage seulement ce que je connais, je vous laisse partager en commentaire de cet article vos propres astuces.
Repas
- Je prépare la table du petit déjeuner la veille.
- J’effectue des menus pour la semaine ou pour le mois (pratique pour faire les courses ET pour savoir quoi faire le soir venu)
- Lorsque je débute un changement d’alimentation : j’effectue en amont les remplacements possible pour chaque aliment en fonction de mes goûts (cela évite également la frustration).
Habillement
- Je prépare les vêtements que je porterai la veille (et ceux de mes enfants) que je dispose sur une chaise pour gagner du temps.
- J’opte pour le minimalisme et je réduis les choix naturellement (voir article dédié). Moins de vêtements = moins d’hésitations.
Check-list
- J’effectue des listes à tête reposée (liste des affaires nécessaires pour partir au travail, liste de courses, liste d’affaires à prendre pour partir en vacances, …)
- J’affiche mes Check list dans des endroits stratégiques.
Émotions et besoins
- Je mets au clair mes besoins et mes attentes afin de faciliter mes choix (voir cet article sur les besoins).
- Je prends les décisions importantes le ventre plein … et au moment de la journée où j’ai le plus d’énergie (voir plus haut dans cet article).
Paperasserie
- Je range mes documents administratifs dans des pochettes et des classeurs étiquetés. Cela permet de retrouver rapidement les informations dont j’ai besoin (fiche de paie, factures, relevés de compte, etc…).
- J’effectue un budget en début d’année. Cela permet de m’épargner l’hésitation et la culpabilité du choix avant de souscrire à un nouvel abonnement ou de m’acheter quelque chose qui m’attire.
- J’utilise un kakebo (carnet de compte japonais).
Emploi et responsabilité
- Je pense à déléguer quand cela m’est possible et je priorise pour me concentrer sur les choix qui comptent vraiment.
Voilà donc pour cette approche de la fatigue décisionnelle. J’attends vos nombreux retours en commentaire.
Et je vous souhaite une très belle semaine 🙂
A très vite 😉
Ressources et bibliographie : Article de Roy Baumeister en anglais http://www-personal.umich.edu/~prestos/Consumption/pdfs/BaumeisterVohsTice2007.pdf; et le livre : Le pouvoir de la volonté. La nouvelle science du self-control de Roy F. Baumeister et John Tierney; Schmeichel, Vohs et Baumeister, 2003; Muraven, Shmueli et Burkley, 2006;
Merci pour cet article, je retiens l’astuce de prendre les décisions importantes le ventre plein !
Cet article fait tout de suite écho pour moi au minimalisme, comme tu le dis, et explique pourquoi on se sent mieux après avoir trié et s’être débarrassé de certaines de nos affaires.
Merci Delphine pour ton retour ! Effectivement je suis en accord avec toi sur le lien qui peut se faire autour du minimalisme. Peut être as-tu d’ailleurs des éléments à partager sur ce sujet 😉 j’avais effectué deux articles sur ce thème et ce serait un plaisir d’y lire ton ressenti 😉
Ici :
https://36solutionscontrelepuisement.com/semaine-17-minimalisme-pour-un-max-deffets/
Et ici : https://36solutionscontrelepuisement.com/semaine-17-le-bilan-minimalisme-pour-un-max-deffets/
Salut Alicia,
Ton article complète et confirme certaines chose que j’avais entendu et constaté. Mais en plus en donne des explications, et ça c’est cool! Comme le faits que les enfants deviennent pénible lorsqu’ils ont faim, et que passé les premières bouchées ils redeviennent serein et agréable. Ou encore que de « reporter de temps en temps un petit plaisir que l’on s’accorde » permet d’entraîner sa « résistance à l’adversité » et nous permet de mieux nous contrôler.
Bonjour Pierre-Favre, et merci pour ton retour de lecture enthousiaste 😊 je suis heureuse que tu aies apprécié ce contenu et qu’il t’ait permis de faire des liens avec tes propres observations du quotidien 🤗 au plaisir de te lire bientôt !
Hello Alicia,
Superbes astuces et explications ! Perso, je groupe beaucoup mes tâches quotidiennes. Plutôt que de m’éparpiller et de me perdre dans X choses.
Le matin, je garde dans un coin de ma tête ou sur un papier, absolument tout ce qui me vient à l’esprit et dans la journée, au feeling et en fonction de ce qui se passe. Je fais les choses naturellement, ça m’évite d’avoir à dépenser de l’énergie pour savoir quoi faire.
Et quand je ne sais pas quoi faire, je reviens aux bases : lecture / écriture.
Voilà pour mes propres astuces 🙂
Super Pierre ! Merci beaucoup de nous avoir partagé ces manières de vivre avec les décisions du quotidien 🤗 grouper les tâches pour éviter de s’éparpiller cela m’inspire également dans mon travail 😉 au plaisir de te lire.
Incroyable ! Je ne connaissais pas ces termes de « fatigue décisionnelle », et je comprends pourquoi par le passé je prenais trop souvent des décisions pour ne pas avoir à la subir… Je travaille dessus en me forçant mais j’avoue ne pas avoir la même résistance (exigence ?) que d’autres personnes. Merci Alicia !
C’est super intéressant ce que tu partages. Nous avons effectivement des stratégies différentes lorsque nous sommes soumis à un contexte où un environnement stimulant (et plus ou moins agréable à vivre) … et en même temps, plus le temps passe et plus j’expérimente que je vis les événements avec davantage de légèreté lorsque j’essaye de comprendre les raisons pour lesquelles j’adopte une stratégie qui (a priori) me dessert… il y a toujours une bonne raison à nos évitements. En CNV on dit que « faire » et « ne pas faire » réponds toujours à un besoin 😉
Hey Nico ! je crois que c’est d’ailleurs pour cela que Barack Obama s’habillait toujours pareil ( et mister facebook aussi je pense ) 😉
Et sinon, Alicia, un gros bravo pour toutes tes micro décisions que tu as réussi à ritualiser !
Yes ! Marie c’est exactement la même histoire que pour Obama 😉 et Steeve Jobs avec ses cols roulés 😊 merci pour ton ressenti positif ! C’est un plaisir d’écrire lorsque cela suscite l’intérêt 😉
Je ne connaissais pas ce terme « la fatigue décisionnelle « .
Comme quoi on en apprend tout les jours.
Et machinalement, je prépare le petit petit-déjeuner la veille. Cela me permet avant de partir dans mon bureau de gérer repassage, plier et étendre du linge.
Je pars plus sereinement au travail.
C’est une façon de s’organiser 😉
Merci Steph pour ton commentaire 😉 je suis contente d’avoir pu te transmettre ces informations sur la Fatigue décisionnelle.
Et effectivement tu soulignes quelque chose d’important : spontanément nous avons tendance parfois à prendre soin de cette fatigue en mettant en place de petites organisations personnelles. Celles qui sont adaptées à notre quotidien et à notre personnalité sont particulièrement efficaces 😉
Merci Alicia pour ton article très intéressant!
C’est vrai que je ferai désormais attention à ne pas prendre de décisions si j’ai faim! 🙂 D’ailleurs, il vaut mieux faire ses courses après avoir mangé!
J’ai l’habitude de me faire une to do list que je prépare la veille afin de ne pas oublier les choses importantes de ma journée, je suis ainsi plus sereine. Par contre pour les vêtements, j’ai beau préparer la veille je change souvent d’avis le lendemain^^^;-) Je te souhaite une belle continuation.
Merci Nathalie pour ton partage d’expérience. Tu pointes quelque chose de précieux pour moi: le fait de créer des rituels ou des habitudes peut tout à fait faire la place à la souplesse et à la spontanéité lorsqu’on en a l’élan et les moyens 🤗 au plaisir de te lire.
Bonjour Alicia, mais carrément j ai vu la différence pour les courses…Je les fait le ventre plein, pour n’acheter que les essentiels et sans mes enfants pour rester sur ce dont j’ai besoin
Ah ah ! Oui, quelle astuce particulièrement efficace 😊 que j’essaye de pratiquer le plus possible 😉