Un projet sans peine
Ça y est, le moment est venu pour vous ? Vous aimeriez vous lancer dans un grand projet ? Dans votre maison, la déco à reprendre pour en faire votre cocon douillet ? Un projet de voyage pour vous ressourcer ? Au travail sur le dossier Tartempion qui vous paraît surdimensionné mais qui ne pourra décidément pas patienter un mois de plus ? Ou encore vous avez décidé de prendre à bras le corps ce souci personnel qui vous colle aux baskets et pour lequel vous aimeriez ne plus repousser ou nier, tant il revient chaque fois comme un boomerang ?
Bonne nouvelle, vous êtes sur le bon article ! Aujourd’hui on va parler d’une technique qui rendra la tâche moins impressionnante à vos yeux et donc plus abordable. Cette méthode simple vous aidera à sortir de la paralysie dans laquelle ce projet aurait pu vous placer et vous permettra de le mener à bien avec le moins de fatigue possible.
Partez sur de bonnes bases !
Nous avons vu ensemble diverses techniques « organisationnelles » permettant d’alléger le poids émotionnel et physique de certaines tâches, d’un rythme de travail ou de la mise en place de projet. La méthode de la prise de note, la technique du Pomodoro ou du R.A.M. etc.Vous pouvez d’ailleurs les retrouver en cliquant ici dans les techniques à piocher rubrique « la dimension organisationnelle ». Ce sont des techniques qui permettent de préparer correctement le terrain à la mise en place de votre projet.
Plus précieux encore, dans l’un de ces articles, nous avons abordé la priorisation des tâches puis les méthodes concrètes de priorisation (SMART). Ce sont elles qui vous permettent de cibler les tâches importantes et celles qui sont superflues et ainsi de vous assurer de focaliser votre attention sur « la bonne tâche » et de s’alléger des futilités. C’est une manière d’éviter un éparpillement épuisant.
Prenez donc le temps de les découvrir si ce n’est pas encore fait puis revenez ici.
Petite précision pour les lecteurs aux prises avec un épuisement avéré: Se lancer dans un projet doit tenir compte de vos ressources physique et psychique ! Assurez-vous de détenir l’énergie de base nécessaire pour vous lancer: évaluez votre niveau de fatigue par le biais du carnet d’accompagnement et/ou en échangeant avec un professionnel de santé (médecin, psychologue, …) qui vous aidera à choisir le bon moment en connaissant votre situation actuelle 😉
Une fois ce tri nécessaire effectué, je vous propose de continuer ensemble, de cheminer, pour davantage nous faciliter la vie. Vous avez votre projet ? c’est partie !
La règle du jeu
Vous vous rappelez la dernière fois que vous avez appris à jouer à un jeu ? Un jeu dont vous ne connaissiez auparavant ni le principe ni l’objectif ? C’était peut être un jeu auquel vous aviez vu jouer d’autres personnes … Et cela vous avait peut être donné envie d’y jouer à votre tour ?
Un jour, j’ai participé à un congrès sur le jeu: on y découvrait les bienfaits du jeu dans la relation à l’autre, sur les pouvoirs du jeu pour l’éducation et aussi sa dimension thérapeutique.
Dans l’idée ça à l’air cool !
Je me retrouve donc à l’intérieur d’une salle d’amphithéâtre bondée. Après quelques points théoriques, les animateurs nous invitent à rejoindre un autre espace, un grand gymnase, aménagé pour l’occasion en salle de jeu géante.
Imaginez vous des tables entourées de chaises, entourées elles mêmes d’autres tables présentant, tel un buffet à volonté, une infinité de jeu de toutes sortes dont chacun pouvait se saisir spontanément et proposer aux autres membres de l’assemblée de passer un moment ludique. Sincèrement un moment de décalage complet ! Un vrai bonheur !
Durant ce congrès, j’avais pu m’immerger dans cet esprit du jeu, une sorte de retour en enfance assez agréable. Une expérience inattendue d’échanges et de rires autour d’un plateau de jeu.
Pour choisir le jeu qui faisait envie je me fiais, au départ, au niveau d’hilarité qui envahissait les tables. Puis j’essayais de comprendre en m’avançant tout près de la table, les enjeux et l’objectif de la partie.
Parfois certains jeux me paraissaient complètement étranges voir incompréhensibles. Ce qui pouvait me faire douter de rejoindre les participants, malgré le plaisir qui se dégageait de leurs échanges. C’est bien simple, si je ne comprenais pas, j’étais à la fois curieuse, intriguée mais aussi assez hésitante. Je passais donc, de l’envie de goûter moi-aussi au plaisir du jeu, à la perte de motivation, au doute sur mes capacités à savoir jouer, etc…
Oui, mais …
Vous savez ce qu’il me manquait ? Il me manquait des connaissances ! Il me manquait des billes, grosso modo, il me fallait simplement la règle du jeu !
D’ailleurs, si je me présentais à une table au moment de la lecture des règles du jeu, j’étais prise dans la dynamique et je comprenais pas à pas le chemin à emprunter, les limites à ne pas franchir et le but final que je pouvais me représenter… j’étais littéralement porté par le jeu.
Pour moi, cette expérience est comparable à la mise en place d’un projet. Pour de multiples raisons nous allons passer, d’une envie et d’une motivation de base par l’idée même de mener à bien un projet (puisqu’on en perçoit l’état final agréable), à un état de doute et/ou de perte d’intérêt. Ce manque de motivation amène ensuite souvent aux comportements de rejet ou de procrastination.
On se dit qu’on est finalement peut être pas capable de se lancer, on pense ne pas avoir les mêmes ressources que les autres, on a l’impression qu’une masse d’éléments indigestes se trouvent devant notre route … de quoi nous couper l’appétit et l’envie.
Et pourtant, avec une bonne règle du jeu, tout devient clair, praticable et accessible ! La règle du jeu nous donne les tenants, les aboutissants et les aspects ludiques qui rendent la tâche compréhensible et attrayante.
La règle du jeu décompose le problème en sous-parties. Elle répartit les tâches dans le temps et envers chaque participants. Elle balise et oriente le jeu.
Dans la technique que je vous propose aujourd’hui ? C’est tout à fait le principe d’une règle du jeu ! Une règle du jeu qui organise notre partie, la règle du jeu de notre projet.
Notre règle du jeu : la planification
Dit comme ça, la planification ça fait moins rêver … gardons donc notre idée de règle du jeu et découvrons celle de David Allen.
David Allen est auteur et théoricien de la productivité et de l’efficacité professionnel. Il nous apprend qu’il existe un outil des plus brillant et des plus créatif au monde en terme de planification : notre cerveau.
Il s’est donc intéressé à notre manière naturelle d’effectuer une tâche. En gros, le cerveau a déjà une capacité à créer un déroulé sur mesure pour chacune des tâches de la vie quotidienne (faire un café, faire ses courses, s’habiller, …). Et pour David Allen rien de tel que de comprendre ce découpage naturelle de la tâche pour le transposer à des projets plus ambitieux.
Parce que, oui, bien que notre manière de cheminer soit naturelle, pour autant ce n’est pas celle que l’on emploie spontanément dans la plupart des situations de planification. Nous avons, en effet, tendance à oublier certaines étapes précieuses.
La règle du jeu vue par notre cerveau
Si je dois effectuer une tâche, la règle du jeu naturelle pour notre cerveau est celle-ci:
- Définition de la raison d’être et des principes
- Perspectives générales
- Brainstorming
- Structuration
- Identification des actions suivantes
Blurp ! On va simplifier, ok ? Prenons un exemple pour illustrer: Vous souhaitez sortir boire un verre avec un ami.
- Votre cerveau va penser, sans que vous vous y forciez, aux raisons qui vous poussent à entreprendre ce projet: « pour passer du bon temps et m’aérer la tête ! ». Il va aussi intégrer les principes (ou limites) comme par exemple le choix de la personne qui vous accompagne (Samia qui vous change les idées de préférence plutôt que François-Xavier qui a tendance à vous plomber le moral) et le type d’endroit (un endroit calme ou festif en fonction de vos besoins du moment) peut être même qu’il va penser à l’aspect financier et orienter votre choix en conséquence.
- Ensuite vous avez du visualiser ce que le résultat pouvait donner: avec Samia et Pierre (soyons fou !) au Bar de la Poste dans une ambiance décontracte.
- Puis votre cerveau s’est mis à produire des tas d’idées : A quelle heure s’y rendre ? Comment joindre Samia ? Dois-je lui demander de passer me chercher ? Est ce que j’ai le temps de passer chez moi avant ? Je m’habille comment ? etc … En plus de cela, des éléments auxquels vous n’aviez pas pensé au départ vont aussi s’imposer à vous pour rentrer en ligne de compte (« la dernière fois que Pierre est allez au café de la Poste ça s’est pas super bien fini … » ou encore, « c’était pas fermé le jeudi soir ? »).
- Vous allez naturellement tout remettre dans l’ordre au niveau de vos choix (du lieu), de la chronologie (choisir l’heure avant ou après le coup de téléphone à votre ami par exemple) et organisationnel (si on covoiture c’est quand même mieux !)
- Ainsi vous voici arrivez à la dernière phase, celle d’identifier votre première action: « j’envoie un message groupé à Pierre et Samia pour proposer mon idée ».
Aaaaaaah ! Là, OK ! Me dit Jules, mon directeur de publication et correcteur d’orthographe dévoué 😀 Alors, …
A vous de jouer !
De mon point de vue cette règle du jeu de la planification naturelle est un réel coup de pouce anti-fatigue et anti-stress ! Voilà pour vous de quoi l’utiliser pour vos propres projets, petits ou grands, personnels ou professionnels.
Je vous laisse suivre tranquillement la trame suivante, à laquelle j’ai apporté des éclairages, pour faciliter votre prise en main:
Phase 1 :
Je définis les raisons d’être de mon projet et les éléments à respecter pour qu’il soit un succès: Quel est la raison d’être de mon projet ? Qu’est ce qui me pousse à l’envisager ? Puis, quels en sont les limites, les jalons, les principes qui bornent mon objectif ?
Phase 2 :
Comment je visualise son aboutissement ? A quoi ressemblera la réussite et le point finale de mon projet ? Je visualise les éléments sensoriels de son aboutissement (impression, scénario, forme, couleur, odeur, son, goût, toucher, mouvement, innovation, émotions, ressentis, répercussions, perceptions, environnements, acteurs, …).
Phase 3 :
Le brainstorming (je préfère le terme de pluie d’idées): Maintenant que j’ai une image claire de là où je vais, je laisse venir mes idées de manière aléatoire et libre. Je liste toutes les pensées qui me viennent en tête en lien de près ou de loin avec mon projet. Ainsi que tout ce qui me vient en lien avec la manière d’y parvenir. C’est un moment de lâcher-prise. Cela passe donc par mes bonnes et moins bonnes idées (on s’en fiche pour le moment), la forme générale ou le contenu, les détails, en passant par le nom, les étapes, les outils, les alliés, les ressources, vos questions en suspends, etc… Là je suis, sans le savoir, entrain de dessiner tous les éléments du « comment » me permettant d’aboutir à la finalisation de mon projet.
Phase 4 :
Je structure cet ensemble d’idée et de détails. Donc je tri, je jette, j’évalue, je range ou je classe par ordre chronologique. Je dessine le chemin. C’est le moment où mon intelligence va remettre de l’ordre dans mon lâchez-prise de tout à l’heure et je rends ainsi le chemin praticable et reconnaissable vers l’aboutissement de mon projet. Donc je garde le meilleur, je priorise et je procède du générale vers les détails. Cette étape dépends de chaque personne (on a tous des logiques différentes).
Phase 5:
J’identifie les prochaines étapes. Cette phase est pour moi la cerise sur le gâteau (pour son effet anti-stress) ! Sous la forme d’une question, cette phase cruciale est le coup de pouce de notre règle du jeu, elle permet de lutter contre la procrastination ET de rendre notre projet accessible. Je me demande simplement: « Quelle est la première petite chose que je dois faire ? »
Pour l’avoir testée moult fois, je vous l’assure, en suivant cette trame pas à pas, en progressant à travers chacune des 5 phases de cette règle du jeu, on retrouve la clarté, le goût et la motivation nécessaire pour mener à bien un projet.
Je n’en dis pas plus et je vous laisse tester 😉
Laissez moi vos retours d’expérience et vos questionnements en commentaire.
A très bientôt 🙂
Bibliographie et ressources: « S’organiser pour réussir, la méthode GTD ou l’art de l’efficacité sans le stress » de David Allen; Le guide du bien-être au travail, par Dr Charles-André Pigeot et Romain Pigeot; Le dictionnaire de la fatigue, par Dr Philippe Zawieja et coll.
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