Comprendre pour cesser de s’épuiser.
Savez-vous que l’une des causes de notre épuisement émotionnel est l’absence de compréhension de notre environnement ? Le manque de connaissance au sujet de notre corps, de nos besoins, du fonctionnement cérébrale de nos enfants, des codes relationnels, … nous avons besoin de comprendre !
Table des matières
L’une des causes de la fatigue: le manque d’informations
Voici un parallèle tout bête pour vous expliquer le principe des bienfaits de la connaissance et les dégâts potentiels de l’ignorance:
« J’ai eu une séance d’ostéopathie aujourd’hui pour une douleur dans l’épaule. Je lui explique que je fais trainer depuis 3 mois environ et que pour tenter de la faire partir j’effectue régulièrement dans la journée un étirement avec mes bras … Un mouvement que j’effectue par réflexe, par intuition, … grave erreur! l’ostéopathe m’apprend que mon épaule est légèrement déplacée vers l’avant et que l’étirement en question imprime d’avantage cette position … J’étais donc à l’origine de mon mal. Ou plutôt j’ai entretenu ce mal sans le savoir, par manque de connaissance et également par cette habitude terrible de laisser trainer.
Une heure plus tard, je sors du cabinet avec de nouveaux mouvements à effectuer, réparateurs cette fois-ci, et une série de nouvelles séances à effectuer à la mesure de ma procrastination ! Mon épaule et mon moral s’en portent déjà mieux.«
Dans cet exemple on peut voir d’une part que:
- La consultation était révélatrice d’informations clés pour l’amélioration de mon état,
- J’ai compris comment j’entretenais ma douleur,
- La praticienne m’a appris comment la douleur est apparue et par quels moyens l’atténuer,
- J’ai prie une énième fois la mesure des dégâts de la procrastination sur ma santé.
Combien de fois réagissons nous par intuition, par réflexe, au quotidien ? Des centaines, des milliers de fois ? Et combien de fois nos actions se soldent par une incompréhension ? Une difficulté ? Beaucoup trop de fois !
Parfois, il vaut mieux faire un arrêt sur image et chercher une réponse mieux adaptée à la situation que de continuer tête baissée à répéter nos erreurs.
Non mais j’ai pas le temps de décortiquer le monde !
Évitons les raccourcis attifes et soyons clair ! On ne peut pas TOUT connaître ! Et on ne peut pas tout comprendre non plus (par manque de temps, de capacité, d’intérêt, de priorité, etc …). Toutefois j’attire votre attention sur votre volonté de trouver des solutions pour lutter contre votre épuisement:
Si vous lisez ces lignes c’est que vous vous intéressez aux réflexions autour de la fatigue émotionnelle et des pistes de solution. Il y a de multiples causes à la fatigue émotionnelle comme nous l’avons vu dans d’autres articles du blog comme ici
Ainsi lorsque vous avez pu identifier à quel niveau se situait votre dépense d’énergie, il est tout à fait possible de se concentrer sur l’un de ces domaines pour en comprendre les enjeux et ainsi tenter de sortir des difficultés que l’on rencontre.
L’exemple de la parentalité
Voici un exemple de consultation:
Sonia est exténuée par les interactions avec ses enfants. Tom et Chloé ont respectivement 2 et 4 ans. Sonia a un amour inconditionnel pour ses enfants et dans le même temps elle a très peu de connaissance sur les étapes du développement de l’enfant, sur leur besoin, leur capacité relationnelle, etc… Chose normale ! Sonia n’est pas professionnelle de la petite enfance et n’a pas non plus étudié ce genre de chose.
« Sonia est surtout fatiguée par le “non” sempiternel de Tom. “Non” par ci et “non” par là, “non” pas de bain, “pas manger maintenant”, “pas tenir la main”, “pas laisser ce placard fermé”, … Je propose à Sonia de me décrire ce qu’elle pense de ce comportement de Tom. Elle explique que pour elle c’est une opposition, qu’il lui en veut, qu’il veut plus faire payer quelque chose ou alors parfois que ce sont des caprices et qu’il est juste comme elle “têtu comme une mule”. Et toutes ces pensées et sa manière de réagir l’épuisent. “Mes enfants me dévorent !”
Nous décortiquons ensemble ses croyances sur les “non” de Tom, les “non” en générale, et le développement de l’enfant, la période du “non”, les besoins d’exploration de l’enfant, … que Sonia ne connaît pas.
Sonia découvre et s’intéresse aux étapes de développement de l’enfant, nous abordons les dernières connaissances provenant des neurosciences, les approches bienveillantes de l’enfant, … Son regard change subtilement sur ses altercations du quotidien. Leur source, leur déroulement, leur conclusion, …
Lorsqu’elle me fera un retour quelques semaines plus tard, Sonia a complètement changé de regard sur Tom et leur relation a elle aussi changé. Sonia n’a plus besoin de lutter contre les non de Tom et ces derniers ont d’ailleurs diminué selon ses dires, …«
Dans l’expérience de Sonia la compréhension des enjeux, des spécificités de l’autre, a pu permettre de sortir du conflit énergivore dans lequel elle se sentait enfermée.
Quelles autres situations peuvent être allégées de la sorte ?
Une multitude !
Réfléchissez à toutes ses situations qui nous échappent et pour lesquelles le manque d’information peut nous causer énormément de fatigue:
- La communication dans notre couple
- La maladie ou les troubles d’un proche
- Le relationnel au travail avec nos collègues ou nos supérieurs
- Les fonctions de la parentalité
- La communication non verbale
- Le vieillissement
- Notre charge mentale
- Nos méthodes d’organisation au quotidien
- L’influence des autres et de notre environnement
- Le fonctionnement de notre corps et notre santé
- …
La liste est longue et spécifique à notre environnement, notre histoire de vie, nos besoins, …
La bonne nouvelle est que nous n’avons pas besoin de nous documenter dans tous ces domaines. Simplement de cibler l’endroit où nous ressentons que notre énergie file à toute allure.
Qu’est ce qui absorbe le plus votre énergie ?
Comprendre: se poser la question
Une question magique pour essayer de voir la situation différemment : la question “Comment ?”.
« Comment se fait-il qu’il me parle de cette façon ? » ou « Comment se fait-il qu’il dise systématiquement « non » à toutes mes demandes ? » ou bien encore « Comment est-il possible que nous ne nous comprenions pas ? », …
Le « Comment » et non pas le « pourquoi »
La manière de formuler une question oriente quasi systématiquement le type de réponse. Un « pourquoi ? » amène une réponse courte et qui fait bien souvent référence à nos croyances. Un « comment ? » va orienter notre attention sur les processus de la situation et solliciter d’avantage notre créativité et notre capacité de résolution.
Lorsqu’on pose la question « comment ? » nous ouvrons notre écoute aux possibilités, aux champs des possibles, nous essayons vraiment de comprendre la situation dans sa globalité.
A contrario lorsqu’on pose la question du « pourquoi ? » on oriente notre attention vers les causes. Chercher une cause et sa conséquence est une manière de concevoir une situation qui a tendance à rejeter la faute sur l’autre plutôt que de tenter d’en comprendre le sens. C’est une réflexion linéaire qui aboutie rarement à une résolution de problème.
On essayera donc de se dire « comment? »
« Comment faisons nous pour être en conflit ? » plutôt que « Pourquoi mon enfant me fait tourner en bourrique ? » (une victime et une responsable semblent désignées d’office).
« Comment pourrions nous arriver à nous comprendre ? » plutôt que « pourquoi est-il si difficile de parler avec toi ? » (rejet de la faute sur l’autre)
Certaines situations dont on ne comprend pas tous les tenants et aboutissants peuvent nous amener à s’épuiser en colère, dans une lutte de pouvoir avec l’autre alors qu’elles pourraient tout à fait être évitées. Ces mêmes situations comprises et lues sous un autre angle peuvent, au contraire, nous connecter à l’autre et transformer la valeur émotionnelle de ces situations.
J’ai notamment à l’esprit notre mauvaise compréhension des actions et des comportements de l’enfant motivés par leurs besoins de croissance et de découverte du monde, qui sont bien souvent interprétés comme de l’opposition ou un rapport de force.
Lorsque l’on ne comprend pas quelque chose, que l’on se sent isolé ou incompris dans notre souffrance, c’est un facteur qui favorise les ruminations. Or les ruminations sont extrêmement énergivores. Ceux qui y sont sujet le savent bien: ressasser une idée sous tous ses angles à longueur de journée nous laisse complètement à plat.
L’incompréhension nous laisse dans le doute, elle nous fait nous ressentir complètement impuissant parfois même en détresse dans certaines situations.
Pouvoir trouver des connaissances adaptées aux situations nous permet de franchir certains écueils. Comprendre nous facilite la vie et nous la rend plus légère.
La compréhension est d’ailleurs un besoin fondamental chez l’être humain.
Comprendre est coûteux ?
Vous poser une question vous semble déjà insurmontable ? Vous avez l’impression que c’est l’effort de trop ? la goute d’eau ? Ou vous avez l’impression que plus rien n’est possible ? Alors l’approche proposée dans cet article ne suffira pas ! Il est fort possible que votre niveau de fatigue est proche de l’épuisement et il est grand temps de demander et d’accepter de l’aide !
Prenez rendez-vous chez votre médecin pour un bilan et parler de votre fatigue émotionnelle.
Sans pour autant être épuisé, il existe également un processus qui peut vous freiner dans la recherche de solution: La victimisation.
La victimisation
Apprendre en augmentant ses connaissances est une merveilleuse manière de sortir des processus de victimisation.
Certaines personnes ont du mal à changer de regard sur une situation parce qu’elles sont entrées dans une boucle de victimisation. Sophie Chiche et Marc Samuel l’on abordé dans leur livre « Petit éloge de la responsabilité« . En voici les différentes étapes:
- Ignorer “je ne vois pas de quel problème tu parles ?”
- Nier “je n’y peux rien !”
- Accuser “c’est de sa faute”
- Se justifier “je peux le prouver d’ailleurs”
- Résister “ce n’est pas tes oignons !”
- Se dérober “j’ai d’autres chats à fouetter”
Cette boucle de la victimisation créée généralement des émotions que l’on peut dire “toxiques” qui sont:
la culpabilité: jugement porté sur vous lorsque vous évitez de prendre vos responsabilités dans la situation.
le ressentiment: jugement porté sur les autres
la méfiance: jugement des autres sur vous lorsqu’il ont perçu votre tendance à vous victimiser et donc à éviter vos responsabilités.
D’ailleurs la victimisation aime beaucoup les questions en « pourquoi ? » qui désignent souvent une victime et un bourreau.
La responsabilisation
Se poser des questions en « comment ? « et changer de regard sur une situation est une belle manifestation de responsabilisation. Voici la boucle de responsabilisation qui peut nous amener sur un chemin de solutions:
- Une intention « je veux comprendre »
- Reconnaitre « voilà se qui se passe globalement et factuellement »
- S’approprier « voici nos parts respectives de responsabilité dans la situation »
- Pardonner « la situation nous amène tous les deux à faire des choses que l’on regrette »
- Pratiquer l’introspection « Voici comment je fonctionne, voici mes besoins et voici comment je pourrais faire différemment, voici enfin ce que je te demande, … »
- Apprendre « je comprend les enjeux de notre relation, de ton trouble, de tes difficultés, … «
- Passer à l’action « Je choisi de faire et de penser différemment, j’agis en conséquence »
Commencer dès maintenant: une autre manière de vivre les évènements
Les bénéfices
Comprendre ce qu’il se joue dans une relation c’est économiser de l’énergie également en ne rentrant pas en conflit avec l’autre: avez-vous remarqué l’épuisement qui survient après un conflit avec votre conjoint ou un collègue de travail ? Comprendre les enjeux de la relation, et ce qui se joue à travers elle, permet d’éviter les maladresses et les réactions en escalade.
Essayer de comprendre c’est également augmenter sa valeur en augmentant ses connaissances. Les informations ainsi collecter permettront par la suite de faciliter notre expérience en évitant de tomber dans les pièges. Elles nous donnent des méthodes adaptées pour traverser et nous offrent l’opportunité de faire travailler notre créativité.
Voici quelques-uns des bénéfices lorsqu’on essaye de comprendre:
- Moins de conflits
- Plus de moments agréables
- Plus de valeurs, de connaissances
- Moins de culpabilité
- Moins de rumination
- Plus de créativité
- Une plus grande confiance en soi
- L’estime de l’autre
- Une meilleur estime de soi
- Le sentiment d’agir
- …
Quelles sources pour tenter de comprendre ?
Où trouver ces informations ? Avoir les bonnes sources, les bons interlocuteurs, demander à un expert ? Avoir de bonnes lectures, pouvoir échanger dans des groupes de paroles, … Voici quelques pistes d’endroits où l’on peut puiser de nouvelles connaissances:
– En ayant une réflexion sur vos besoins et ceux de vos proches
– Lire un livre sur un sujet qui vous touche
– Regarder un film sur un sujet qui vous touche
– Rencontrer un thérapeute pour comprendre
– S’intéresser à un domaine (Par exemple, au travers des neurosciences affectives et sociales, nous avons la possibilité de mieux comprendre le comportement des enfants et donc de savoir comment réagir. Cela permet d’éviter de se tourmenter en luttant contre ce qui nous importune ou de dépenser son énergie dans la colère).
– Participer à un groupe de parole
– Entrer dans une association
– Ouvrir le dialogue
– …
Peut être y a-t-il d’autres possibilités que je n’ai pas abordées dans l’article, n’hésitez pas à partager vos témoignages et vos propres méthodes dans les commentaires.
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Bibliographie: Sophie Chiche et Mark Samuel “Petit éloge de la responsabilité”; Liliane Holstein “le burn out parental”