Connaître le besoin de défoulement
Cet article fait partie de la rubrique des « besoins en bref » et vous propose de mieux connaître le besoin de défoulement et l’enjeu de sa satisfaction dans les situations de fatigue émotionnelle ou d’épuisement. Volontairement court, ce texte permet de débuter l’identification du besoin et de se familiariser avec les stratégies permettant de le nourrir.
Si le sujet vous intéresse et que vous souhaitez l’approfondir je vous donne rendez-vous dans mes accompagnements en ligne.
Besoin de défoulement, pourquoi y veiller ?
D’après le dictionnaire, le défoulement est le fait de « se libérer dans son comportement, ses activités, des contraintes et des tensions diverses ». Toutefois, étymologiquement « se défouler » renvoie à l’action visant à « s’extraire d’une foule ». La foule étant là perçue comme oppressante ou source de pression. S’extraire devient alors un mouvement de libération voire même de survie.
Le besoin de défoulement fait partie de la catégorie des besoins de jeu, selon le champs de référence du psychologue clinicien Marshall B. Rosenberg concepteur du processus de la Communication NonViolente.
Ce besoin est fondamental car il permet à l’être humain de relâcher les tensions et de libérer les émotions suscitées par les pressions quotidiennes de nos diverses activés.
Vous rappelez-vous il y a quelques années lorsque les japonais avait inventé des séances consistant à briser des assiettes et tout autres objets fragiles et usuels dans une pièce prévue à cet effet ? Le principe venait d’une nécessité pour les travailleurs de décharger leur stress afin d’endiguer l’augmentation de la mortalité par Burn-out.
Le défoulement passe par le corps et l’esprit. Les cris, les pleurs, certains mouvements du corps (saut, course, gestes dynamiques, …) permettent une décharge bénéfique de ce trop plein de tension interne. Le but est de diminuer le contrôle de soi et d’exprimer au maximum l’émotion (la décharge émotionnelle).
Le défoulement crée volontairement une rupture avec nos routines quotidiennes et l’aspect étouffant de certains espaces.
Le besoin de défoulement vis à vis de la fatigue émotionnelle
Nourrir ce besoin de défoulement est crucial pour prévenir l’épuisement et pour en sortir. La cible du défoulement est le Cortisol. Hormone du stress nécessaire à la vie mais néfaste en doses trop importantes. La décharge possible lors du défoulement permet à cette substance de reprendre un niveau de base.
Le défoulement permet de se libérer du stress et donc d’éviter que ce dernier devienne toxique.
Pour savoir si l’activité nous a permis du défoulement nous pouvons nous fier à la présence d’un essoufflement chez nous puis à celle de la fatigue physique.
Étant donné les différences de condition physique d’une personne à l’autre, ressentir l’essoufflement permet de comprendre que l’activité est suffisante. Elle est alors à pratiquer régulièrement durant la semaine.
Le mouvement par défoulement est essentiel pour rétablir notre équilibre et notre récupération. Catherine Vasey, spécialiste du traitement du Burn-out en Suisse indique trois clés pour que l’activité assure la décharge nécessaire: allier le mouvement, l’expiration et le son de la voix.
Savoir quand et comment se défouler est un facteur ressource pour lutter et sortir de l’épuisement.
Des illustrations pour se familiariser avec le besoin de défoulement
J’aime beaucoup les cartes des besoins dessinées par Léti Gribouille du blog Apprentie Girafe disponibles en achat « conscient » sur son e-shop. Je les utilise moi-même en atelier et en séance d’accompagnement psychologique.
Ci-dessous une autre représentation du besoin de défoulement par les cartes de Communication Bienveillante éditées par Human Matters :
Observez comment vous vivez ce besoin
Afin de vous familiariser avec ce besoin je vous propose un des exercices efficaces de ma pratique.
Vous pouvez vous aider en visualisant vos cartes besoins concernant le besoin de défoulement ou simplement en vous remémorant une situation précise:
- Observer la carte ou souvenez vous de la scène.
- Vous pouvez garder les yeux ouverts ou les fermer selon ce qui est le plus confortable pour vous.
- Prenez le temps de ressentir en vous les sensations corporelles provenant de ce souvenir,
- Qu’elles soient agréables ou désagréables vous permettra de savoir si dans votre souvenir le besoin était satisfait ou non.
- Enfin vous pourrez tenter de mettre des mots sur les ressentis et les émotions que vous évoque la scène.
Je vous encourage à noter ce qui a émergé durant l’exercice.
Maintenant demandez-vous:
- Quelles sensations indiquent chez moi un besoin de défoulement ?
- Quelles situations me créent ce besoin ?
- Quelles situations me permettent de vivre ce défoulement ?
Les stratégies du besoin de défoulement
À présent que votre corps et votre esprit se familiarisent avec la reconnaissance du besoin, vous pouvez prendre le temps de vérifier:
- Quelle activité est efficace pour satisfaire votre besoin de défoulement ?
- Quelles activités peuvent être insuffisantes ?
- Quelles nouvelles activités puis-je ajouter à mon répertoire d’activités de défoulement ?
Encore une fois je vous encourage à prendre des notes suite à cet exercice.
Les stratégies pour nourrir votre besoin sont multiples. Il peut y avoir autant de stratégies que de personnes et vous pouvez toujours faire en sorte que ce moyen s’adapte pleinement à vos spécificités.
Surtout ne comparez pas avec ce qui suscite le défoulement chez d’autres car votre réaction à une même activité peut avoir un effet différent pour vous. Fiez-vous davantage à votre expérimentation personnelle.
Voici quelque pistes de réflexion vous permettant de trouver vos propres stratégies de défoulement:
- Avec qui est-ce que je me sens davantage la capacité de me défouler (seul ?).
- Quelles activités m’essoufflent bénéfiquement ?
- Quelle activité physique me permet de me sentir dans une bonne fatigue physique ?
- De combien de temps je dispose pour me défouler dans la journée ?
- Je bloque des créneaux de défoulement dans les journées trop chargées.
- Qu’est ce qui me fait bien rire ?
- Qu’est ce que je faisais de défoulant lorsque j’étais enfant ? Adolescent ?
- Comment font mes enfants, mes voisins pour se défouler ?
- Que puis-je essayer de nouveau qui me permette de décharger mes tensions ?
- …
Qu’avez-vous trouvé d’efficace pour vous ? Qu’avez-vous envie de tester après avoir répondu à ces questions ?
À vous de jouer !
Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire ces lignes et j’espère que cette courte présentation du besoin de défoulement aura pu contribuer quelque part pour vous.
N’hésitez pas à laisser vos réactions et questions en commentaires, cela pourrait nous permettre d’échanger entre lecteurs.
Au plaisir de vous lire ici et/ou de vous retrouver dans mes accompagnements en ligne 🤗
Ressources: « Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs » par Marshall B. ROSENBERG; « Au cœur de la Communication NonViolente » par Sophie Grosjean et Célia Portail;
Merci Alicia, c’est un besoin que je ne nourris pas suffisamment et ton article m’aide à le voir à sa juste valeur. Je vois quand-même que pour moi, ce qui m’aide est de jardiner et d’arracher des « mauvaises » herbes. 🙂
Merci pour ton partage Bastienne. Le jardinage et l’arrachage des mauvaises herbes est donc l’une de tes stratégies possibles pour nourrir ce besoin de défoulement. C’est super de l’avoir identifié ☺️ si tu ne satisfait pas suffisamment ce besoin c’est peut-être que tu as pris soin d’autres besoins prioritaires en ce moment pour toi 👍🙂 Au plaisir de te lire !
Super article! Je ressens justement un grand besoin de défoulement après presque 3 semaines à moitié confinée avec mari et enfants ^^ ce qui fonctionne bien chez moi c’est musique à fond et on danse n’importe comment avec les enfants 😊
Bonjour Aurore,
Merci pour votre témoignage ☺️ C’est très stimulant de découvrir les stratégies de chacun ! Musique à fond et danse en lâchez prise ? Quelle bonne idée 🙃
La situation de confinement en famille peut nous pousser loin dans nos limites, d’autant plus si l’on oublie de s’aménager des temps de solitude ou de défoulement, par exemple. Malgré cela chaque situation, aussi inhabituelle soit-elle, peut contenir un panel de stratégies. D’où l’intérêt d’en échanger pour s’inspirer et créer celles qui nous conviennent le mieux.
A bientôt 🙂
Les besoins sont vraiment importants à identifier et le besoin de défoulement est particulièrement difficile. Chez moi, je dirai qu’il est beaucoup associé au sentiment de « colère ». Quand je suis énervé, j’ai besoin de bouger ou de casser des choses (comme nos amis les japonais^^). Donc soit je suis rationnel et je sors marcher ou je fais du sport soit je suis irrationnel et je jète mes affaires pour évacuer. Je travail pour nourrir ce besoin parce que laisser la chose déborder ne fait qu’empirer les choses. Merci pour ton article Alicia 🙂
Bonjour et merci pour votre partage David, Effectivement mon expérience me montre également que le fait de trouver des stratégies pour me défouler m’aide davantage à réguler mes émotions telles que la colère. Souvent je peux l’associer à des stratégies qui m’offrent de l’empathie … les deux ensembles me semblent être une bonne prévention des « débordements » émotionnels. Au plaisir de vous lire prochainement David 🙂
Je complète un commentaire précédent car mon besoin de défoulement est aussi de danser et chanter. C’est d’ailleurs souvent ma réaction quand les enfants me poussent trop loin dans mes retranchements, je mets la musique bien fort et bien entraînante et tout le monde se met à danser et chanter. Un pur moment de détente et de bonheur partagé.
Bonjour Nadia, merci pour votre message et pour cette idée de stratégie qui vous permet de nourrir ce besoin de défoulement. L’idée en elle même m’évoque de la joie, de la légèreté et du lâcher-prise 😉 A très bientôt 🙂