Des vacances reposantes – Semaine 44
Comment ne pas rentrer plus fatigué qu’en partant ? Comment faire pour que nos vacances ne soient pas une nouvelle source de déception ou de rumination ? Et comment vivre des vacances reposantes ?
Dans l’article précédent de la semaine 43, nous avons vu ensemble pour quelles raisons il est nécessaire de mettre régulièrement son cerveau en vacances plutôt que d’attendre les deux ou trois semaines de congés annuels qui vous permettent de décrocher.
Nous avons vu ensemble que le cerveau demande une alternance travail/repos quotidienne et ne peut se suffire d’une longue période d’inactivité ponctuelle.
Cette compréhension des besoins de notre organisme étant posée, reste qu’il est parfois très difficile pour nous d’arriver à profiter pleinement de longues périodes d’inactivité.
Je vois à ce jour plusieurs raisons à cela. Je ne pourrais pas toutes les passer en revue ici, alors voici celles qui me semblent aujourd’hui pertinentes d’aborder aujourd’hui.
Mon objectif : Comment profiter pleinement de nos vacances ?
Table des matières
- Pourquoi nos vacances annuelles peuvent ne pas suffire ?
- Ce que notre intention apporte à nos vacances
- Vos stratégies pour les vacances
Pourquoi nos vacances annuelles peuvent ne pas suffire ?
D’une part, il est possible que notre cerveau ait perdu l’habitude de se reposer. En effet, si l’on a concentré tout notre travail sur les cinquante dernières semaines de l’année, il se produit une sorte de dés-habituation au repos ou à l’état de détente.
En d’autres termes on n’oublie comment faire 😉
D’où l’importance d’intégrer le repos dans notre quotidien.
Il existe aussi parfois des croyances coriaces sur le repos, que nous avons abordées ici, qui nous poussent à être toujours dans l’action et à culpabiliser dans l’inaction.
D’autre part il faut beaucoup de temps à notre cerveau pour se ressourcer. Bien souvent deux à trois semaines ne suffiront pas à nous redonner l’élan et l’entrain que nous espérions tant.
Vous pouvez vous reporter à la technique de la semaine dernière que nous allons compléter cette semaine, en abordant un aspect organisationnel.
Nous allons également nous focaliser sur la notion d’intention, qui influe sur notre « objectif vacances », afin de profiter pleinement de ce moment enfin arrivé.
Ce que notre intention apporte à nos vacances
Vous connaissez cette citation qui dit « comme on fait son lit, on se couche ? »
Cette phrase peut porter à débat et en même temps j’apprécie son interprétation qui amène à reprendre la responsabilité de nos actes.
Je dirais que cela illustre bien mon propos puisqu’il me semble que notre manière d’appréhender nos vacances influe fortement sur leurs impacts.
Je prépare ma « valise mentale »
La préparation mentale – et la préparation organisationnelle qui en découle – m’apparaît cruciale.
Si je devais choisir une comparaison ce serait comme si nous effectuions notre valise.
Si notre projet est de séjourner à la mer ou à la montagne, le contenu de notre valise sera différent. Nous la remplissons d’éléments nous permettent de profiter pleinement de l’endroit.
Ainsi vous ne prendriez pas votre combinaison de ski pour partir lézarder à Tahiti !?! N’est-ce pas ?
Pour notre esprit il en va de même. Imaginez une sorte de valise mentale. Notre valise mentale doit être adaptée à vos besoins.
Afin de nourrir un besoin de repos par exemple, il peut être nécessaire de commencer par prendre conscience de cette intention (se reposer), puis de mettre à notre disposition les moyens de répondre à cette intention.
« Se reposer » devient donc notre thème de valise (votre intention) comme le serait notre souhait « lézarder à Tahiti ».
Pour répondre à ce besoin nous pouvons, par exemple, décider de nous isoler une fois par jour dans un endroit calme afin de profiter de ce calme.
« Profitez du calme une fois par jour » est ici notre stratégie. Une des nombreuses stratégies possibles.
Dans notre métaphore de la valise, cette stratégie c’est en quelque sorte notre « maillot de bain » pour Tahiti.
Et en même temps il existe une infinité de maillots de bain possibles, de tous les styles, alors que d’autres préfèreront rester en paréo ou pratiquer le naturisme, … bref ce n’est pas le choix de la stratégie qui permet de répondre efficacement à vos attentes mais bien la clarté que nous avons sur notre besoin et notre intention.
Les stratégies en découlent naturellement lorsque la voie est tracée vers elles.
Différences entre intention et besoin
Afin de vous apporter davantage de clarté voici comment différencier la notion de besoin et celle de l’intention dans mon propos.
Les besoins
Ils sont universels et sont la cause de nos ressentis.
En effet c’est parce que mon besoin de repos n’est pas satisfait que je ressens la fatigue, par exemple. A l’inverse je peux me sentir pleine d’énergie lorsque mon besoin de repos est satisfait.
Les besoins sont « des forces motrices innées » qui nous mobilisent comme l’explique Isabelle Padovani dans son Memento de la CNV. Les besoins sont au service de l’être humain pour « soutenir la croissance et l’épanouissement de la Vie ».
Comme la plante à besoin d’air et de soleil pour éclore, nous avons des besoins à satisfaire pour nous épanouir.
Pour découvrir les différents besoins vous pouvez consulter cet article.
L’intention
L’intention est la pensée qui est vivante en moi lorsque j’effectue un peu d’introspection.
Par exemple, une intention possible dans la communication avec autrui peut être une intention de connexion (à soi et à l’autre) et d’authenticité. Ou, à l’opposée, une intention de persuasion ou de contrainte …
En terme de vacances notre intention peut être: « d’être à l’écoute de nos besoins », « de nous relier à ce qui se passe en nous », « d’accepter la réalité de notre fatigue », … par exemple.
Cette forme d’intention va dans le sens d’une écoute de soi.
Mais parfois il existe des intentions qui ne sont pas à notre service … je me rappelle par exemple avoir été, il y a quelque années de cela, dans une intention de complaisance, de plainte, d’apitoiement, etc.
Ce type d’intention ne va pas dans le sens du « soin de soi » … et en même temps il est important d’entendre que ce type d’intention parlent aussi de nos besoins insatisfaits … avons-nous suffisamment de ressources pour écouter ce qui va mal ?
Avant de continuez, si votre intention ressemble davantage à ce dernier exemple, je vous propose une piste : lisez l’article « tous inégaux devant la fatigue » et « comment vouloir allez bien peut nous faire aller plus mal ? »
Je différencie le besoin et les stratégies
Faire le point sur nos besoins et sur les moyens de les nourrir est une ressource importante pour nos vacances. Cela permet de clarifier nos attentes et donc de diriger notre attention sur ce qui nous permettra de les atteindre.
Cette utilisation de l’intention me provient de stages de CNV (Communication NonViolente d’après Marshall B. Rosenberg) durant lesquels Isabelle Capy et Line Sandrini, formatrices certifiées, nous proposaient de réfléchir à notre intention avant de profiter pleinement de notre journée.
Les effets de la prise de conscience de notre intention, pour profiter du moment présent, sont fabuleux. D’ailleurs, nous le verrons une prochaine fois si cela vous intéresse, c’est l’intention qui donne le ton à la qualité d’une relation (à soi ou à l’autre).
Notre intention et notre besoin pour nos vacances
Dans mon propos aujourd’hui, l’intention que vous avez pour vos vacances est une sorte de slogan qui parle de votre besoin.
« Prendre le temps d’être ensemble »
« Rester à l’écoute de ma fatigue »
« Être attentif à mes ressentis »
Etc …
Pour vous mettre sur la piste de votre intention vous pouvez vous poser les questions suivantes:
- De quoi ai-je vraiment besoin ?
- Quelles informations provenant de mon corps m’indiquent ce besoin ?
- Quels derniers événements m’indiquent que ce besoin est prioritaire pour ces vacances ?
- Qu’est ce que j’attends réellement de ces vacances ?
Ces questions vous connectent à votre besoin prioritaire et donc vous aidera à nommer l’intention qui vous permettra de prendre le chemin vers sa satisfaction.
Est-ce que votre intention sera parmi ces propositions suivantes ? Vous pouvez les partager en commentaire 😉
- Me changer les idées (par exemple en cas de besoin de divertissement, d’évasion, …);
- Me reposer (par exemple en cas de besoin de repos, de respect de soi, de vitalité, …);
- Passer du temps en famille (par exemple en cas de besoin de connexion, de partage);
- Me défouler (par exemple en cas de besoin de mouvement, de spontanéité, …);
- Découvrir de nouveau lieu (par exemple en cas de besoin d’ouverture au monde, d’espace, …);
- Me laisser porter (par exemple en cas de besoin de facilité, de liberté, de détente, …);
- …
Des stratégies en veux-tu en voilà !
Une fois que votre besoin est traduit en intention, libre à vous de choisir les stratégies à votre disposition pour le nourrir.
Comme nous l’avons déjà vu ici, le processus de la Communication NonViolente définit par Marshall B. Rosenberg, psychologue clinicien américain, nous permet de distinguer les stratégies des besoins qu’elles nourrissent.
Les stratégies sont les actions – ou les inactions – qui vont être au service de votre besoin.
Nous découvrons ainsi qu’il existe une infinité de manière de nourrir un même besoin et que chacun aura sa propre préférence ou sensibilité pour faire son choix.
Par exemple, pour nourrir un besoin de calme, je pourrais:
- M’isoler physiquement dans une pièce,
- Porter des bouchons d’oreilles ou un casque anti-bruit,
- Marcher en forêt tôt le matin,
- Prendre un bain en demandant à ma famille une heure sans dérangement,
- Faire un stage de méditation,
- Me reposer dans l’habitacle de ma voiture,
- etc …
Bref, vous l’aurez compris, se focaliser sur le besoin ouvre tout un champ de possibilités.
Confusion entre besoin et stratégie
A l’inverse, confondre stratégie et besoin peut avoir un effet radicalement opposé:
Si je suis persuadé que pour me reposer j’ai besoin « que ma famille me laisse une heure de tranquillité » … (NB. ce n’est pas un besoin mais une stratégie car elle dépend de quelqu’un ou de quelque chose).
… et qu’ils ne l’entendent pas de cette oreille …
Ou encore,
… si les circonstances et/ou le contexte indiquent que « vous allez rester dans la même pièce durant les six prochaines heures » …
… il va y avoir un problème !
Ainsi, l’approche de ces situations par le prisme de la CNV, dans lequel le besoin est distinct de ses stratégies, permet d’ouvrir notre regard et notre esprit à des alternatives et des astuces nouvelles permettant de nous rendre la vie plus belle.
… Vive les bouchons d’oreilles ! ^^
Vos stratégies pour les vacances
La suite de mon propos est simple. J’ai la croyance que l’on peut choisir des stratégies pour nos vacances en lien avec notre besoin prioritaire. Et cela en respectant le contexte et les éléments de réalité qui s’imposent à nous.
Je ne connais pas votre contexte, ni votre besoin durant les vacances à venir. De plus, comme nous venons de le voir, il existe une infinité de stratégies possibles.
Alors, pour continuer à vous accompagner sur votre propre voie, j’ai tenté de regrouper ci-dessous les grandes catégories à partir desquelles vous pourrez définir vos stratégies pour ces vacances.
En gardant en tête votre intention pour vos vacances (que vous avez défini plus haut) interrogez les différentes catégories suivantes pour affiner vos stratégies:
- La ou les destinations de vos vacances;
- Votre budget;
- La durée des vacances;
- Vos compagnons de vacances;
- Les activités ou inactivités;
- Vos moyens de transports;
A partir de chacune des ces catégories, vous pouvez vous constituer un panel de stratégies au service de votre besoin.
D’un autre point de vue, peut être plus familier à certain, la multiplicité des stratégies est une manière de trouver des plans B (et C, D ,E ,F, …) pour vos projets de vacances.
Avoir un plan B est une occasion de trouver de la légèreté tout en ayant un sentiment de contrôle sur les évènements.
Harmonie et continuité
Pour permettre à cette approche de perdurer de manière cohérente et souple au fil des jours de vos vacances, je vous encourage à vous poser la question de votre intention pendant le séjour.
Vous pourrez ainsi réajuster vos stratégies et votre attention pour nourrir votre besoin en restant en harmonie avec ce que vous ressentez (qui oscille constamment) et ce qui vous entoure.
Nommer mentalement votre intention le matin permet aussi d’insuffler le ton à votre journée.
Un dernier point: N’oubliez pas de communiquer à vos proches votre intention afin qu’il soit également informer de ce que vous vivez.
La communication et le partage est un acte précieux pour le soin de soi.
Merci d’être passé par ici 😉
J’espère que mon article, en complément de la semaine 43, aura contribué pour vous d’une certaine façon.
Je vous souhaite la meilleure des semaines possibles et de bonnes vacances à venir 😉
A très bientôt et au plaisir de lire vos commentaires 🙂
Ressources et bibliographie: Stage de CNV 2020; le livre: La communication non violente au quotidien de Marshall Rosenberg;
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l’intention me semble primordiale en effet avant et avec toute action. Il est souvent nécessaire de la communiquer tant les interprétations peuvent varier selon les personnes et les contextes.
Merci pour cette mise au point. Perso j’ai remarqué que j’avais une période de « descente » vers les vacances, une autre ou je me sens vraiment en vacances et enfin une remontée vers le retour.
Je pense intégrer plus de pauses régulières même plus courtes pour ne pas finir comme cet été !
Carole