Comprendre pour cesser de s’épuiser – le bilan

Je vous invite à revenir sur cette proposition de cheminement contre l’épuisement qui consiste à mieux connaître et comprendre les sujets qui vous apportent de la fatigue.

Avez-vous tenté consciemment cette démarche durant la semaine écoulée ? Qu’avez vous appris à connaître davantage ?

Nous verrons dans cet article bilan quelques nouveaux exemples de recherches fructueuses et de domaines de connaissance très efficaces dans la lutte contre l’épuisement.

Chaque chose en son temps

Une situation créée chez nous de la fatigue en plusieurs étapes. Les tout premiers moments de la confrontation à une situation déstabilisante induisent parfois l’étonnement puis la perplexité. Notre cerveau cherche généralement à simplifier le moment en lui attribuant un sens. L’inconvénient est que cela nous met en difficulté en ne nous laissant pas forcément le temps de nous faire une idée juste des enjeux.

surprise

Par le biais de nos expériences passées stockées en mémoire et de nos réflexes issus de nos habitudes, il nous permet de réagir vite mais pas toujours de manière adaptée.

C’est donc une nouvelle habitude à prendre que de se questionner sur le « comment ». Vois l’article initial ici.

La perplexité est le début de la connaissance

Khalil Gibran

L’astuce de cette semaine pour moi, je vous le partage, c’est d’être vigilant à ce ressenti de surprise ou de perplexité. J’ai essayé d’en faire une sorte d’alarme interne pour indiquer le moment où une question devrait être posée.

  • « Comment se fait-il que je reste sans voix devant cette situation ? »
  • « Qu’est ce qui me surprend dans ce moment ? »
  • « Comment puis-je donner du sens à ce que je vois là ? »

Pour ceux et celles qui pratiquent déjà ce type de réflexion régulièrement cette astuce peut être améliorée par un autre niveau d’alarme interne. Je ne le développerai pas ici car elle s’adresse aux personnes qui ne présentent pas de fatigue. Si cet aspect vous intéresse, faite moi signe et j’y reviendrai.

Un domaine à connaître

Le domaine des émotions et de l’intelligence émotionnelle me semblent le plus important à connaître lorsqu’il s’agit de fatigue ou d’épuisement. Car dans la majorité des cas, les questions que l’on se pose, sur les situations stressantes ou usantes, amènent à un moment ou un autre à la question de nos émotions.

relation

Lorsque l’on s’interroge, sur une querelle avec quelqu’un ou le caractère particulier d’une personne, le cheminement demande :

  • La reconnaissance des sentiments et émotions en présence : « suis-je en colère ou dégouté par ce qu’il se passe ? », « est-il lassé ou déçu de mon attitude ? », …
  • La maîtrise de nos émotions: « vais-je pouvoir garder mon calme ? », « ai-je besoin de sortir un instant ? », …
  • Déchiffrer ou interpréter : « qu’est-ce qu’il attend de moi en me parlant de la sorte ? », « est-il entrain de me demander quelque chose? », …
  • Comprendre le point de vue de l’autre: « Finalement, n’est-il pas sous le choc de la dernière nouvelle ? », « a t-il besoin que je l’écoute avant d’entendre ma version des choses ? », …
  • etc …

Voici seulement quelques unes des aptitudes émotionnelles ou cognitives (mentales) par lesquelles nous pourrions passer durant un conflit. Ces aptitudes s’acquièrent et se développent différemment selon nos expériences de vie, notre histoire, notre éducation.

Les lecteurs de cet article ont également lu :  Prioriser pas à pas.

Connaître leur existence nous donne la possibilité d’assouplir nos pensées et nos comportements. Ce sont elles qui nous permettent de ne pas subir les interactions. Comme nous avions pu tenter de le comprendre dans ce précédent article.

Voyons maintenant un autre domaine. Il a permis aux scientifiques et aux lecteurs de mieux comprendre les émotions et est également utile en plusieurs circonstances.

Dans les méandres du cerveau

L’autre domaine complémentaire que l’on ne peut plus ignorer, car on en entend parlé partout et qu’il apporte énormément de piste de réponses: les neurosciences.

Impossible de passer au travers. Les neurosciences sont partout. C’est à dire que les découvertes du cerveau amènent beaucoup de compréhension sur différentes sphères de la vie (développement de l’enfant, vieillissement, difficultés d’apprentissage, comportements multiples du quotidien, …).

connaître

Ce qu’elles nous permettent de comprendre et de connaître est une mine d’informations pour pouvoir mieux vivre avec soi même et avec les autres. Elles contiennent des indices forts utiles pour trouver de nouvelles pistes de solution dans de nombreuses situations.

Cette semaine je me suis d’ailleurs renseignée sur les apports des neurosciences en ce qui concernent les effets du minimalisme et de la simplicité sur notre bien-être. Je recherche également beaucoup d’éléments depuis mon nouveau rôle de parent afin de tenter d’adopter une attitude la plus bienveillante possible. C’est aussi vers elle que je me tourne lorsque je tente d’améliorer mon accompagnement de certaines familles dans le cadre de mon travail.

Les neurosciences ne se suffisent pas à elles seules toutefois elles sont d’une grande richesse.

Si cela vous intéresse, jetez donc un œil à l’un des ouvrages qui expliquent par exemple comment le cerveau de l’enfant se développe. Par exemple cette ouvrage de Catherine Gueguen, « Pour une enfance heureuse », que j’affectionne particulièrement.

Si ce n’est pas le bon moment, laissez cette idée trainer dans un coin et vous y reviendrez peut être plus tard. L’important, je le répète, c’est d’écouter ce dont vous avez besoin en ce moment.

On ne peut pas tout savoir ni tout connaître

Davantage en situation de fatigue émotionnelle, il n’est pas bienvenu que de tenter de tout comprendre. Ce serait une lutte supplémentaire source de fatigue et une démarche vaine puisque nous ne sommes pas fait pour tout savoir (physiologiquement), c’est tout bonnement impossible.

Pourtant je me dois de le préciser car à de nombreuses reprises j’ai dû prononcer cette phrase auprès de parents ou de famille: « vous ne pouvez pas tout savoir !« . C’est en effet un des sujets de culpabilisation de l’être humain que de se reprocher de ne pas avoir su (comment être, comment faire, quoi dire, …). Alors ouste cette idée chimérique ! Ouste et loin de nous ! Comme le dirait Fabrice Midal dans son ouvrage du même nom: « Foutez-vous la paix ! ».

« Acceptez les intempéries, Cessez de rationaliser »; « Laissez faire, Cessez de vous comparer »; « Soyez vous-même, Cessez d’avoir honte de vous »; « Soyez vulnérable, Cessez de vous torturer »

Fabrice Midal – Foutez-vous la paix et commencez à vivre !

… je ne peux que vous recommander cette lecture !

erreur

Si l’on ne peut pas tout savoir alors il est normal de faire des erreurs ! Arrêtons de nous reprocher de nous tromper parfois !

D’ailleurs l’erreur est la condition même de l’apprentissage déjà chez l’enfant. Celui-ci procède par essaie/erreur et navigue en fonction de ce qu’il observe et de ce qu’il expérimente pas à pas. Voyez comme il apprend à marcher. Voyez le nombre de chutes avant d’y parvenir ! Pensez-vous que la culpabilité ou la dévalorisation l’aiderait ? Sûrement que non ! Alors prenons plutôt appui sur l’innocence et la légèreté qui a fait un jour partie de nous.

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Parfois on a besoin de s’exprimer

Voilà un autre constat de cette semaine. Oui, parfois on ne peut pas tout de suite comprendre ! Pas là tout de suite ! Pas maintenant, pas à cet instant là ! Parfois on a d’abord besoin d’exprimer ce que l’on a sur le cœur pour arriver à retrouver notre souffle et nos esprits.

Pour essayer de comprendre il faut être capable de prendre du recul, avoir un peu de force, un peu d’aplomb. Et lorsqu’on est fatigué ou épuisé, cela nécessite un peu de temps pour faire la démarche de comprendre. Comprendre et connaître nécessitent de l’énergie. Selon votre niveau de fatigue c’est un effort qu’il faut manier en conscience.

Pas toujours facile de se faire entendre

Vous connaissez cette réaction terrible de certains proches quand on travail dans l’accompagnement des autres ?

Les travailleurs du social, du médical, et bien d’autres encore vont comprendre de quoi je parle:

moquerie

Après que vous vous soyez mis en colère, quand quelqu’un vous dit, avec un petit sourire ironique en coin:

« Hé ben ! Dire que tu es (assistante sociale – psychologue – aide soignante – ajoutez votre profession) Je n’aimerais pas être à la place de tes clients ! »

Ooooh le magnifique sous-entendu bien dévalorisant !

Et oui, voici le scoop de l’année ! Grosse déception du siècle pour la personne sus-citée et son sourire narquois :

Nous ne sommes pas des machines !

Parfois vient un moment où notre interlocuteur aussi devra essayer de comprendre. Et pour se faire il est important de mettre des mots sur ce qui nous fait bondir, ou nous attriste. Le dialogue est nécessaire pour que chacun puissent partager ses ressentis et sa perception des évènements.

Proposer à quelqu’un de mieux vous comprendre

N’oublions pas que la charge mentale est invisible pour nos proches. D’où, bien souvent, un manque de compréhension et de reconnaissance de notre fatigue. Pour celles et ceux qui s’épuisent cette invisibilité devient un facteur supplémentaire d’épuisement : la frustration de ne pas être entendu augmente notre fatigue.

Ouvrir le dialogue permettra de réduire cette tension. Échanger sur ce que l’on vit rend visible les innombrables éléments qui battissent notre fatigue.

  • Responsabilité,
  • Organisation,
  • Planification,
  • Tâches du quotidien,
  • Investissement professionnel,
  • Projet à porter,
  • Ensemble des pensées associées aux éléments ci-dessus,

Proposez un échange au calme sur ce que vous vivez. Voire même proposez de mettre sur papier, avec lui ou elle, les différents éléments auxquels vous êtes soumis et qui accumulent votre fatigue.

Alix Lelief-Delcourt dans son livre « Je dis non à la charge mentale » propose même, dans la situation de couple, de profiter de votre absence plus ou moins longue pour permettre à l’autre de prendre conscience des tâches et des éléments à organiser et à penser au quotidien.

connaître ses émotions

Comprendre et connaître sa fatigue

Pour finir je vous encourage à passer par l’étape nécessaire, qui vous amène sûrement à consulter ces pages, de re-connaître, comprendre et de faire comprendre à votre entourage la nature et le niveau de votre fatigue.

Cette étape est cruciale pour enfin trouver vos propres ressources vers plus d’énergie et de légèreté au quotidien. C’est tout l’objet de ce blog et je vous encourage à m’envoyer vos questions et réflexions au sujet de votre fatigue afin de pouvoir vous proposer des contenus adaptés.

Je vous souhaite une belle nouvelle semaine.

N’hésitez pas à vous abonner pour être informé de la sortie des prochains articles.

A très bientôt !

Bibliographie: Sophie Chiche et Mark Samuel “Petit éloge de la responsabilité”; Liliane Holstein “le burn out parental”

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